Alors que de nombreux observateurs prédisaient cet été une désaffection des Marocains Résidant à l’Étranger (MRE), les chiffres, à l’approche de la fin de la saison estivale, démentent ces prévisions pessimistes qui laissaient croire à la fin prochaine de cette embellie.
Avec près de 3 millions de visiteurs, soit davantage qu’en 2024, et une légère baisse de seulement 2,6 % de leurs transferts annuels malgré l’instauration de restrictions européennes, il apparaît clairement que le jour où les MRE réduiront leurs liens avec le pays est encore bien lointain, y compris avec les troisième et quatrième générations.
Cependant, il serait illusoire de penser que cette fidélité sera éternelle et de se reposer sur les lauriers d’une année prometteuse. Si le Maroc change, il doit également évoluer avec cette catégorie de citoyens qui contribuent grandement à l’effort économique national par leurs transferts et investissements, sans rien exiger en retour, surtout pas de privilèges indus.
En résumé, s’ils ont confiance en leur pays, celui-ci doit leur rendre la pareille. Cela commence par leur accorder le droit, réclamé à cor et à cri, de participer aux élections. La réorganisation prévue en 2026 et les changements annoncés devraient inclure cette participation, comme le souhaitent la plupart des partis politiques qui appellent à mettre fin à l’ère révolue de l’exclusion et de la discrimination.
Reste également à traiter un autre problème persistant : la défaillance de l’administration centrale et des collectivités territoriales dans le suivi des dossiers et requêtes des MRE. Trop souvent, leurs séjours, déjà limités dans le temps, sont amputés par des procédures administratives lourdes, interminables et décourageantes, qui ont poussé de nombreux investisseurs à chercher ailleurs après un véritable parcours kafkaïen.
L’heure n’est-elle pas venue de convoquer des assises nationales pour enfin réveiller ce mammouth endormi ?
Par Jalil Nouri
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