Un récent rapport de la Commission économique et sociale des Nations Unies pour l’Asie occidentale (ESCWA) a tiré la sonnette d’alarme sur les profondes inégalités dans l’accès à l’éducation au Maroc. Intitulé « L’éducation dans la région arabe : combler les écarts pour que chaque enfant ne soit pas laissé pour compte », ce document met en évidence les disparités entre enfants issus de familles riches et ceux provenant de milieux défavorisés, ainsi qu’entre les zones urbaines et rurales.
Des écarts flagrants entre riches et pauvres
Selon le rapport, le taux de présence à l’école primaire atteint 97 % pour les enfants issus des familles les plus riches, tandis qu’il chute à 77 % pour les enfants des ménages les plus pauvres, soit une différence de 20 points de pourcentage. Ces chiffres illustrent les obstacles considérables auxquels les enfants des familles défavorisées font face pour accéder à une éducation de qualité.
Un fossé entre zones urbaines et rurales
Le rapport souligne également les disparités géographiques. En milieu urbain, 96 % des enfants sont scolarisés dans le primaire, contre seulement 83 % dans les zones rurales, révélant un écart de 13 points. Ce constat met en lumière le défi persistant d’offrir des opportunités équitables d’éducation aux enfants des zones éloignées.
Progrès dans l’éducation des filles
Malgré ces écarts, le Maroc a réalisé des progrès notables dans la réduction des inégalités de genre en matière d’éducation. Entre 1999 et 2013, le taux de scolarisation des filles a connu une augmentation de 28 %, fruit des efforts déployés pour améliorer leur accès à l’éducation.
Recommandations pour réduire les écarts éducatifs
Pour remédier à ces inégalités, l’ESCWA propose plusieurs mesures :
- Fournir un soutien financier conditionnel aux familles à faible revenu pour les inciter à envoyer leurs enfants à l’école.
- Améliorer les infrastructures scolaires dans les régions rurales et pauvres.
- Distribuer gratuitement des ressources éducatives comme les manuels scolaires.
Pour réduire les disparités entre zones rurales et urbaines, le rapport recommande :
- Construire davantage d’écoles dans les zones rurales et les rapprocher des habitants.
- Offrir des moyens de transport scolaire gratuits et sûrs pour les enfants des régions isolées.
- Renforcer la qualité de l’éducation en milieu rural.
Enfin, il propose des initiatives telles que l’introduction de programmes de nutrition scolaire pour encourager la présence des élèves, et l’augmentation des investissements dans la formation des enseignants et l’amélioration de leurs salaires pour garantir un enseignement de qualité.
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