L’expression « Maroc à deux vitesses » a fait florès dans les discussions et commentaires au lendemain du discours prononcé par le roi Mohammed VI à l’occasion du 26ᵉ anniversaire de la Fête du Trône, dont il a rejeté l’existence d’une telle configuration qu’aucun Marocain ne peut accepter sans réagir.
Certains ont voulu y voir une résultante de la récente manifestation importante des habitants de la zone montagneuse des Aït Bouguemaz, sortis par centaines sur les routes de cette province d’Azilal pour exiger un meilleur traitement par l’État en matière d’investissements à caractère social, de routes et autres infrastructures de base, tout en criant leur drame vécu d’exclusion et d’isolement sous toutes ses formes.
L’autre exemple à l’origine de cet appel royal pourrait également avoir été fourni par la situation critique dans la région du Haouz, avant, pendant et après le séisme encore présent dans les mémoires, et qui avait mis en lumière toute la fragilité des conditions de vie.
Bien qu’aucun calendrier n’ait encore été fourni pour la résorption des disparités territoriales entre les mondes urbain et rural, ni aucune stratégie générale définie, le souverain semble avoir pris acte, en constatant l’aggravation des chiffres de ce gap flagrant, de la nécessité de prioriser d’urgence ce chantier en l’inscrivant en grosses lettres dans le nouveau plan de développement — chose qui n’était pas dans les urgences de l’actuel gouvernement.
Ce dernier voit ainsi s’ajouter à son lourd agenda l’obligation de faire preuve de célérité et de solidarité envers les populations concernées avant de clore son mandat.
Tout dépendra, en fait, de la manière dont ce vaste chantier historique sera abordé, et de la stratégie qui sera pensée et retenue pour répondre à l’appel solennel du roi.
Par Jalil Nouri
Longue vie au Roi,qu’Allah puisse l’accompagner et le guider pour accomplir son devoir envers son peuple