Les journaux marocains continuent, pour la plupart, d’accumuler des pertes et des difficultés depuis la période sombre de la pandémie de Covid-19.
Porté par l’État à bout de bras durant cette période, grâce à un soutien financier qui lui a permis de résister et d’amortir les chocs des dettes et des charges sociales, le secteur se retrouve, en ce début d’année, confronté à un double défi menaçant pour sa survie.
D’une part, les autorités ont décidé de revoir un système de subventions jugé important mais inefficace en l’absence de critères rigoureux de répartition des aides, entraînant un manque à gagner considérable. D’autre part, cette situation est aggravée par l’augmentation des frais de distribution des journaux imposée par le principal opérateur, Sapress, qui, non seulement a appliqué cette hausse, mais a également réduit sa couverture territoriale, privant ainsi les journaux de revenus supplémentaires.
Avec l’augmentation des coûts d’impression et des salaires exigée par le ministère de la Communication, sur fond d’assèchement des recettes publicitaires en raison de la prédominance du digital et de l’affichage urbain, sans parler de l’effritement du lectorat au profit des sites électroniques, la presse écrite se retrouve aujourd’hui prise à la gorge et à la croisée des chemins.
Si une opération de sauvetage – encore une, s’étonneront certains – n’est pas menée de toute urgence, la survie même des journaux pourrait être compromise.
Par Jalil Nouri
.