Le secteur de la santé marocain pourrait-il basculer dans une nouvelle crise ? La question se pose à la lumière de la colère des étudiants et jeunes diplômés en soins infirmiers, qui dénoncent une gestion jugée défaillante des ressources humaines. À Casablanca, la Coordination nationale des étudiants, diplômés et infirmiers des Instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé a alerté sur l’ouverture limitée de seulement 448 postes budgétaires cette année, un chiffre dérisoire face à la pénurie chronique de personnel soignant.
Sept mois après l’accord du 7 novembre 2024, censé apaiser la crise universitaire des étudiants en médecine, pharmacie et médecine dentaire, l’inquiétude grandit quant à la lenteur de sa mise en œuvre. Si certaines avancées sont reconnues, de nombreux engagements restent suspendus, nourrissant frustration et incertitude.
Dans un communiqué publié hier, la Coordination dénonce une situation « injuste » et met en garde contre les conséquences directes d’un tel blocage : chômage croissant chez les jeunes diplômés, pression accrue sur les équipes en poste et dégradation de la qualité des soins. Pour ses représentants, la gestion actuelle repose sur une « improvisation sans vision stratégique » qui ignore les besoins réels des hôpitaux.
La décision d’organiser un concours national pour un nombre restreint de postes apparaît, selon eux, en totale déconnexion avec la réalité du terrain, où les services infirmiers manquent cruellement de personnel. Les jeunes diplômés réclament une augmentation substantielle des postes budgétaires, à la hauteur du nombre de professionnels formés chaque année et des besoins de la population.
Face à ce constat, la Coordination appelle à l’unité et annonce son intention d’intensifier ses actions de protestation. Un bras de fer s’installe donc entre les autorités et ces jeunes soignants en quête de reconnaissance. Si aucun compromis n’est trouvé rapidement, le risque d’une nouvelle crise sanitaire est bien réel, avec un impact direct sur les patients et l’accès aux soins.