Un nouveau rapport intitulé « Libérer le potentiel du secteur privé marocain : Analyse des dynamiques des entreprises et de la productivité », publié cette semaine par la Banque mondiale en collaboration avec l’Observatoire marocain des très petites, petites et moyennes entreprises, met en lumière la situation du tissu productif du Maroc, dominé à 88% par les très petites et petites entreprises. Ce rapport, qui repose sur une méthodologie novatrice d’analyse des micro-données, propose une série de réformes destinées à améliorer la performance et la productivité du secteur privé marocain.
Lors de la présentation du rapport à Rabat ce mardi, il a été souligné que l’une des principales entraves à la croissance des entreprises, notamment les jeunes et petites structures, réside dans l’accès limité aux ressources financières. Pour pallier ce problème, le rapport recommande de faciliter l’accès aux financements pour les entreprises productives, ce qui leur permettrait de se développer et de renforcer leur compétitivité.
Un autre point clé du rapport est l’importance de moderniser les procédures de faillite et de liquidation des entreprises non actives, afin de fluidifier le tissu économique. Les experts suggèrent également de favoriser une réallocation plus efficiente des ressources vers des secteurs à forte valeur ajoutée, en particulier dans les services, tout en accompagnant la modernisation du secteur industriel.
Par ailleurs, le rapport incite à une révision des incitations fiscales, estimant que certaines entreprises peuvent rester délibérément petites pour échapper à certaines obligations administratives et fiscales, limitant ainsi leur potentiel de croissance.
Pour atteindre les objectifs du modèle de développement du Maroc à l’horizon 2035, le rapport souligne la nécessité de réformes structurelles supplémentaires, couplées à un environnement propice à l’innovation et à la croissance des entreprises. Cela est jugé essentiel pour stimuler la création d’emplois et favoriser la transformation économique du pays.
En dépit d’une dynamique encourageante dans la création de nouvelles entreprises – avec une moyenne de trois entreprises à responsabilité limitée créées pour chaque millier d’habitants en 2022 – le rapport note que la croissance rapide et soutenue reste limitée à un petit nombre d’entreprises. Ces dernières, qualifiées d' »entreprises à forte croissance », jouent un rôle crucial dans la création d’emplois formels et structurés, mais leur nombre reste insuffisant pour dynamiser véritablement l’économie.