Le « Service de Livraison contre Paiement » a revitalisé le marché du commerce électronique au Maroc, attirant de nombreux consommateurs marocains qui préfèrent désormais les produits dont les vendeurs acceptent de payer les frais de douane. Toutefois, des experts numériques mettent en garde contre les répercussions potentielles sur le trésor public.
Depuis que les autorités marocaines ont annoncé en 2022 l’exclusion des achats effectués via des plateformes de commerce électronique internationales de l’exemption des droits de douane à l’importation, quel que soit leur montant, le service DDP a émergé comme une alternative. Ce service permet aux acheteurs marocains de ne pas payer les frais de douane, ces coûts étant assumés par les vendeurs, principalement en Chine.
Les accords DDP stipulent que le vendeur est responsable du processus de livraison, incluant les coûts de dédouanement et les pertes éventuelles. Cette approche a été adoptée par de nombreux vendeurs, surtout chinois, en réponse à la demande croissante des consommateurs marocains.
Les discussions sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, montrent un intérêt accru des consommateurs marocains pour les produits bénéficiant du service DDP. Des applications de commerce électronique comme AliExpress ont introduit des seuils de prix permettant de bénéficier de ce service, fixés à 99 dirhams.
Cependant, les douanes marocaines ont récemment intensifié leur pression sur les produits du commerce électronique, confisquant des articles malgré le soutien du service DDP, arguant qu’ils étaient destinés à des fins commerciales.
Les experts en numérique soulignent que le service DDP, bien qu’avantageux pour les consommateurs, pose plusieurs problèmes pour le trésor public, notamment l’augmentation des fraudes sur les factures. Tayeb El Hazzaz, expert en cybersécurité, explique que les vendeurs utilisent souvent des factures falsifiées pour réduire les droits de douane.
Avec la popularité croissante du DDP, de nouveaux intermédiaires numériques facilitent la communication entre les vendeurs et les acheteurs, en offrant des services de consultation et en aidant à éviter les frais de douane.
Hassan Kharjouj, expert en marketing numérique, affirme que bien que le DDP ait stimulé le marché, il n’a apporté aucun bénéfice au trésor public jusqu’à présent. Il suggère que les autorités douanières devraient recruter des spécialistes pour mieux contrôler ce marché difficile à surveiller en continu.