La Galerie Nationale Bab Al-Rouah accueille, le 21 octobre à partir de 18 h, la nouvelle exposition de l’artiste Mansouri El Idrissi Mohamed. Placée sous le thème « Le Temps insaisissable », cette présentation réunit des œuvres où la couleur, le mouvement et l’expérimentation plastiques servent une méditation centrale : comment représenter ce qui fuit, ces instants qui se déposent puis s’effacent.
Le parcours propose une immersion sensible dans une réflexion au long cours. L’artiste convoque des échos philosophiques — de Bergson, Heidegger, Ricoeur à Ibn ‘Arabi et Al-Fârâbî, jusqu’aux résonances littéraires (Proust) et à la pensée marocaine contemporaine (Affaya, Chiguer, Kilito, Al-Jabri). Sans didactisme, les toiles transforment ces références en matière picturale : superpositions, transparences, fractures lumineuses et respirations chromatiques donnent corps à la “durée”, non celle des horloges, mais celle de la conscience.
“Peindre, c’est dialoguer avec l’instant”, résume l’artiste dans son texte d’intention. D’un tableau à l’autre, la lumière circule comme une mémoire vive ; les motifs apparaissent, se retirent, reviennent — à la manière d’un souvenir qui se recompose. La composition privilégie les passages et les seuils : zones floues, tracés interrompus, strates qui laissent affleurer la couche précédente, comme si chaque image gardait l’empreinte de ce qu’elle a été.
Au-delà de l’esthétique, « Le Temps insaisissable » revendique une expérience : plutôt que “comprendre”, l’artiste invite à sentir le passage, la perte, l’éclair d’un moment. Bab Al-Rouah — porte historique ouverte sur la ville — devient le cadre naturel de cette réflexion sur le temps qui traverse lieux, corps et mémoires. L’exposition affirme ainsi une peinture de présence : ancrer dans la matière la vibration d’un instant, faire entendre l’écho de ce qui s’efface, offrir au regardeur un espace où passé et devenir se frôlent.
Informations pratiques : ouverture le 21 octobre, 18 h, à la Galerie Nationale Bab Al-Rouah (Rabat).