Il n’aura fallu attendre que quelques jours de répit pour assister à une nouvelle reprise des hostilités entre la France et l’Algérie, laissant présager une énième crise de longue durée. Les deux capitales s’accusent de procédés inamicaux, et le ton ne semble pas près de s’apaiser dans les prochains jours, bien au contraire, avec une possible exacerbation des réactions.
Tout est parti de Paris, après l’arrestation d’un agent consulaire algérien soupçonné d’être impliqué dans une affaire d’enlèvement d’un opposant algérien, aux côtés de deux complices.
La réponse algérienne ne s’est pas fait attendre, avec l’expulsion de douze membres de la représentation diplomatique française à Alger, ce qui a fait bondir le ministre français des Affaires étrangères. Ce dernier a exigé l’annulation de cette décision, en précisant que la justice de son pays est indépendante et que la procédure sur l’enlèvement doit suivre son cours, à l’abri de toute interférence diplomatique, tout en menaçant Alger de représailles.
Mis à part cet incident, Alger n’a jamais démontré une réelle volonté de tourner la page des querelles passées et de passer à une nouvelle ère, comme proposé par la France. Cette dernière exigeait, en signe de bonne volonté, que l’Algérie accorde une grâce présidentielle à l’écrivain Boualem Sansal, emprisonné à Alger — en vain. Paris a désormais la certitude que l’Algérie n’est pas un interlocuteur sérieux.
Par Jalil Nouri