En l’espace de quelques jours, les usagers du transport public ont été assommés par deux augmentations successives depuis le 1er juillet, avec 1 dirham de plus pour le tramway — à 7 désormais le prix du ticket, au lieu de 6 — et 1,50 dirham pour l’autobus, soit 8,50 dirhams, provoquant l’incrédulité d’une population excédée et résignée.
Il ne reste plus que les taxis, avancent certains, pour boucler la boucle et créer un véritable désordre en incitant le transport clandestin à entrer dans la danse.
Le plus regrettable dans cette nouvelle conjoncture, estiment les usagers, est que cette double augmentation semble avoir été préméditée, puisqu’elle intervient simultanément pour les deux moyens de transport urbain les plus utilisés au quotidien dans la capitale. Du reste, les autres villes du pays font également l’objet d’une révision des prix à la hausse avec des barèmes plus ou moins similaires, ce qui laisse présager, dans les prochaines semaines, une véritable crise avec les sociétés privées déléguées assurant la mobilité urbaine, dont la responsabilité dans cette hausse n’est pas encore officiellement motivée, provoquant ainsi maintes interrogations légitimes.
Le deuxième motif de cette colère est que, contrairement à la démarche suivie ailleurs, les usagers ne sont pas prévenus longtemps à l’avance pour ne pas être pris au dépourvu, ni informés dans les moindres détails de la justification des hausses.
Dans une ville universitaire comme Rabat, ces hausses sont autant contestées par les étudiants, qui se voient pénalisés dans leur quotidien, assaillis par des augmentations à tous les niveaux alors que les montants des bourses stagnent.
Autant dire que cette surprise désagréable, intervenant en plein début de saison d’été, au moment où les usagers sont ailleurs en général, n’est pas du goût de ceux restés à Rabat, qui voient dans ces augmentations un coup porté à leur pouvoir d’achat.
Par Jalil Nouri