Le HCP, le Haut-Commissariat au Plan, livre dans son dernier état des lieux sur le chômage des chiffres plus ou moins stables, mais non déterminants pour laisser présager une baisse, avec un infléchissement très léger passant de 13,3 % à 12,8 %.
Difficile de trouver une explication à cette baisse, d’autant plus que l’emploi dans le secteur de l’immobilier a connu une chute spectaculaire depuis le début de l’année, avec une véritable traversée du désert pour un vivier important en matière de recrutement de main-d’œuvre, accusant des pertes et une décélération de l’activité de l’ordre de 30 %.
Aux abois, les acteurs de la promotion immobilière s’attendent à une morosité encore plus grande, et estiment que le manque à gagner en matière d’emploi sera compensé par les opportunités offertes par les grands chantiers menés actuellement dans le pays. Mais cette thèse reste sujette à interrogations, et les chiffres du chômage sont susceptibles de se maintenir autour de 13 %, selon les analystes, jusqu’à la fin de l’année en cours, quelles que soient les annonces de repli ou les promesses non tenues.
Le gouvernement, happé par cette spirale et ses mauvais chiffres, persiste avec fermeté dans ses certitudes d’être un grand pourvoyeur d’emplois grâce à ses différentes mesures et plans, qui ne semblent toutefois pas pris en compte par le HCP en raison de leur volatilité et du manque de visibilité sur le succès réel de ces initiatives.
Il ne semble pas certain que l’Exécutif parvienne, d’ici la fin de son mandat dans un an, à renverser la vapeur et ramener les chiffres du chômage à des taux acceptables. Cette impuissance, ou cet échec, restera en tout état de cause le point noir de l’action gouvernementale et le chantier le moins abouti de son bilan général, alors que la dynamique économique actuelle et la politique des grands chantiers auraient pu, au contraire, relancer la machine de l’emploi et absorber les déficits chroniques.
Par Jalil Nouri