La rentrée scolaire 2025 s’ouvre une nouvelle fois sous le signe de la colère et de la frustration pour de nombreux parents d’élèves inscrits dans les établissements privés. En cause, l’absence persistante de réglementation claire et l’attitude du ministère de l’Éducation nationale, qui se retranche derrière sa compétence limitée aux seuls contenus pédagogiques, refusant d’intervenir dans la gestion interne des écoles.
Cette situation de vide juridique profite largement à certains propriétaires d’établissements privés, plus préoccupés par leurs affaires que par la mission éducative. Abus financiers, excès de zèle et comportements humiliants envers les familles deviennent monnaie courante. Cette rentrée n’échappe pas aux scandales : l’affaire de l’école Al Akhawayn d’Ifrane, secouée par une polémique d’expulsions arbitraires, a révélé au grand jour les pratiques inquiétantes d’un secteur livré à lui-même. D’autres établissements sont accusés d’interdire l’accès aux toilettes pour des motifs absurdes ou encore d’imposer l’achat des manuels et fournitures scolaires dans leurs propres locaux, à des prix largement supérieurs à ceux du marché.
À cela s’ajoute la question sensible des frais de scolarité, souvent augmentés sans justification et sans qu’aucune autorité ne les encadre. Pour beaucoup de familles, ces hausses arbitraires représentent une charge insupportable, surtout lorsqu’elles ne s’accompagnent d’aucune amélioration des conditions d’enseignement.
Autre dérive : le recrutement d’enseignants parfois sans réelle formation pédagogique, employés à bas coût pour maximiser les marges, au détriment de la qualité éducative. Un problème qui alimente l’inquiétude des parents quant à l’avenir scolaire de leurs enfants.
Au lieu de partager avec leurs enfants l’enthousiasme des premiers jours de classe, les parents se voient contraints d’évoquer leurs mésaventures avec la direction des établissements, nourrissant l’angoisse d’un avenir incertain. Chaque rentrée ressemble ainsi à un calvaire répété, où les familles, faute de réponse du ministère, se sentent abandonnées face à des abus qui entachent durablement l’image de l’enseignement privé au Maroc.
Par Mounir Ghazali