La Cour des crimes financiers de Rabat a récemment décidé de poursuivre un conseiller communal au sein du Conseil de Tétouan et président d’une commission, tout en le plaçant en liberté provisoire avec interdiction de quitter le territoire. Cette décision intervient dans le cadre d’un dossier sensible lié à la vente de jugements judiciaires, qui a déjà impliqué des magistrats et des avocats. L’affaire a éclaté après l’examen minutieux d’enregistrements soumis par l’épouse d’un juge, ayant déposé plainte auprès du procureur général concernant des soupçons de manipulation de jugements.
Selon des sources bien informées, les déboires judiciaires au sein du Conseil de Tétouan ne s’arrêtent pas là. Une conseillère est poursuivie dans une affaire de trafic de stupéfiants, tandis qu’un adjoint est impliqué dans un scandale de trafic de postes dans la fonction publique, ainsi que dans des affaires d’escroquerie. Par ailleurs, un conseiller est accusé de falsification de documents officiels, et un autre adjoint fait l’objet d’une enquête pour des détournements de fonds atteignant des milliards de dirhams au sein d’une agence bancaire. Enfin, un autre conseiller est poursuivi pour son implication dans la vente de jugements judiciaires.
Face à cette cascade de scandales, plusieurs membres du Conseil, notamment de l’opposition, exhortent la présidence de la commune urbaine à instaurer un code de déontologie interne. Ce code, visant à établir les bases et principes d’un mandat éthique, mettrait en œuvre les hautes directives royales appelant à moraliser la vie politique. Les élus locaux insistent sur la nécessité de rejeter les pratiques portant atteinte à la transparence et à l’intégrité, des valeurs essentielles dans la gestion des affaires publiques.
L’opposition réclame avec insistance la création d’une commission d’éthique pour répondre aux enjeux actuels. Une telle instance, selon ses partisans, permettrait d’assainir la vie politique locale, en écartant les élus impliqués dans des affaires judiciaires ou suspects d’agissements contraires à leurs responsabilités. Cette initiative viserait à protéger l’image du Conseil et à garantir que les représentants élus œuvrent réellement pour l’intérêt général.
De leur côté, les membres de la majorité au sein du Conseil minimisent la portée de ces affaires. Ils affirment que les dossiers judiciaires en question concernent des activités des élus en dehors de leur mandat communal et n’ont aucun lien direct avec la gestion du budget ou des affaires locales. Ils rappellent également que les partis politiques doivent assumer leurs choix de candidats et soulignent que la présomption d’innocence reste un principe fondamental, tant qu’aucun jugement définitif n’a été rendu.
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