Au moment où le ministre de l’Éducation annonçait son plan pour contrer le phénomène très inquiétant des agressions physiques contre les enseignantes, un nouveau cas s’est produit à Khénifra, ainsi que d’autres dans plusieurs villes, parfois même perpétrés par des parents. Celui d’une autre professeure à Erfoud est encore dans les mémoires, suite auquel elle n’a pas survécu après une lâche agression à l’aide d’une hache par un élève se disant victime de mauvais traitement en classe.
Ce dernier cas à Khénifra est d’autant plus grave que l’enseignante a été violemment frappée en pleine rue, avec sa maman, une femme âgée qui se trouvait avec elle au moment de l’agression. Toutes deux ont été conduites à l’hôpital pour y recevoir des soins. Cette multiplication des actes de violence à l’arme blanche envers des enseignants, surtout des femmes, est en train de prendre des proportions alarmantes. Une crainte qui a poussé leurs syndicats à réclamer un plan d’urgence de sécurité adapté, ainsi qu’une batterie d’autres mesures pour éradiquer ce nouveau fléau.
Réactif à cette demande, le ministre de l’Éducation, Mohammed Saïd Berrada, s’est empressé de répondre à cette requête légitime en annonçant de nouvelles mesures, mais uniquement à l’intérieur des établissements pour l’instant, ce qui ne tient pas compte des risques à l’extérieur, une fois les enseignants dans l’espace public, là où ces graves incidents se sont produits ces derniers jours, désorientant élèves, parents et opinion publique.
Le ministre a promis d’équiper toutes les écoles, lycées et collèges de caméras dites intelligentes, avec l’ajout d’agents de sécurité. Mais il semble bien que ces mesures resteront insuffisantes pour faire cesser ces agressions gratuites contre un corps professoral qui mérite le respect et la considération de tous, élèves comme parents.
Par Jalil Nouri