Ce n’est certainement pas parce que nous avons chaque année quelques rares exceptions d’élèves brillants au baccalauréat que notre système d’éducation est bon.
Les cas de moyennes dépassant les 19,5 ne doivent pas être le cache-misère ni l’arbre qui cache la forêt, malgré le nombre élevé de 250 075 cas de réussite à travers tout le royaume, avec ici et là des exemples de scolarité enviables pour tous.
Le nombre toujours croissant d’élèves admis aux concours des grandes écoles supérieures françaises reste un phénomène isolé, bien qu’il faille s’en féliciter, naturellement. Mais il convient de garder sa lucidité et de ne pas s’extasier devant ce modèle.
Car, et c’est le propre aveu des responsables de ce secteur, le niveau général de l’enseignement secondaire reste moyen dans son ensemble, et ne prête pas à l’optimisme que pourrait procurer la performance de la jeune Hiba Bennani, qui obtient la palme d’or avec 19,61 de moyenne en sciences physiques, ou encore celle du brillant Mohammed Wassim Âabida, qui décroche son bac en sciences mathématiques avec la meilleure moyenne, atteignant 19,57/20. Des résultats qui leur ouvrent tout droit les portes de ces établissements prestigieux, après des concours parmi les plus difficiles.
Confronté à diverses problématiques ayant pour origine la formation des enseignants, les classes surchargées, les conditions sociales des élèves, ainsi qu’un manque flagrant d’accompagnement, le système éducatif marocain reste parmi les plus mauvais élèves dans les classements internationaux, alors que les résultats des réformes tardent à se faire sentir, dans un océan d’incertitudes et de dysfonctionnements structurels, d’où émerge néanmoins l’expérience réussie des écoles d’excellence.
Par Jalil Nouri
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Il faut corriger votre article.
La première moyenne nationale ex-aequo avec Mlle Bennani est Omar Hariri qui a eu la même note mais dans la branche sciences-maths.
Le vrai problème c’est l’inégalité des chances entre les élèves issus de milieux défavorisés et ceux venant de familles aisées ou de la classe moyenne supérieure.
Les élèves riches ont plusieurs avantages qui leur facilitent la réussite ( bonnes conditions matérielles à la maison, équipements, accompagnement familial, niveau socioculturel des parents, famille, écoles privées, cours de soutien, etc.). Tous ces facteurs jouent, et l’effort personnel de l’élève devrait à mon avis compter seulement pour 25%. C’est-à-dire que malgré ces efforts personnels un élève pauvre, sauf de rares exceptions, ne pourra jamais obtenir une moyenne de plus de 16 sur 20 et ne pourra jamais accéder à la faculté de médecine ou à une grande école d’ingénieurs. La formation des enseignants ne changera rien, les changements de programmes non plus, le numérique non plus, les langues étrangères non plus,etc.
Ce sont les élèves riches qui profitent du système.