Qu’on se le dise bien à l’avance, les fumeurs invétérés sont prévenus : les rideaux des bureaux de tabac du royaume resteront baissés pendant 15 jours pour un arrêt inédit.
La décision a été prise par une association regroupant cette catégorie, en signe de protestation contre le refus de la société distributrice des marques de cigarettes de procéder à une augmentation de la marge bénéficiaire accordée aux buralistes.
Cette ristourne, de l’ordre de 4 % actuellement, n’a pas évolué depuis une quarantaine d’années, alors que le prix des cigarettes a littéralement explosé au fil des exercices.
Afin de contraindre la société en question, cette association a appelé tous les professionnels de la vente des tabacs à cesser d’écouler tous les produits pendant cette durée, avec éventuellement d’autres actions, tant qu’aucun accord ne sera trouvé avec elle sur une révision conséquente de leur marge et de nouvelles relations commerciales, plus équilibrées et moins défavorisantes pour des buralistes s’estimant trop lésés et soumis à l’augmentation des taxes et impôts.
Si aucun accord n’est trouvé d’ici cette date, ce qui sera très probablement le cas, c’est tout le circuit de distribution qui en sera perturbé, avec notamment un regain d’activité des réseaux de contrebande, qui seront les principaux bénéficiaires de cette crise sans précédent, appelée à être majoritairement suivie sur tout le territoire.
Après un préavis resté sans résultat positif il y a quelques mois, il semble que, cette fois-ci, les buralistes soient réellement déterminés à sacrifier 15 jours d’activité pour obtenir gain de cause. Pour eux, le pari en vaut la chandelle et de meilleurs gains.
Par Jalil Nouri