Dans un rapport dressant le bilan de ses activités, le ministère de l’intérieur consacre une large partie à la lutte continue contre le trafic de la nouvelle drogue appelée « L’Pouffa » ou encore « Poudre des Pauvres » en comparaison en opposition avec celle des riches, la cocaine.
L’entrée de ce nouveau poison au sein de la société, parmi les jeunes en particulier, remonte à 2020 et depuis cette date jusqu’à l’année en cours, les efforts menés dans le cadre de cette lutte sans merci, ont permis de mettre la main sur 13,9 kg de « Pouffa » et l’arrestation de 1000 personnes, consommateurs et trafiquants,ainsi que le démantèlement d’un grand nombre de réseaux localisés dans le nord et le Grand Casablanca.Paradoxalement et parallèlement, le phénomène de consommation de cette nouvelle drogue aux conséquences tragiques, s’est développé à une vitesse grand V pour toucher d’autres régions et créer d’autres foyers, notamment avec le tourisme.
Connue pour accentuer l’agressivité et les comportements violents en cas de manque, l’addiction à la « Pouffa » est à l’origine d’une augmentation de la délinquance et des délits dans certains points chauds dans les quartiers populaires où les mélanges avec d’autres produits sont monnaie courante pour atteindre des niveaux élevés d’excitation.
Des reportages discrets dans un haut lieu considéré comme le berceau de cette drogue et situé dans l’agglomération de Deroua située non loin de l’aéroport Mohammed V de Casablanca, ont montré comment une cité est passée du statut de cité ouvrière autrefois, à celui d’une jungle urbaine désertée par ses habitants et abandonnée aux nouveaux dealers de plus nombreux attirés par le gain facile favorisé par la mauvaise publicité acquise par la ville-dortoir où la population ne dort jamais, en raison du commerce criminel qui continue d’y sévir malgré les multiples arrestations de dealers.Les jeunes victimes de cette drogue dangereuse remplissent les services psychiatriques et vident de plus en plus les classes dans les écoles aux abords desquelles, « La Pouffa » continue de faire des ravages.
Par Jalil Nouri
.