Il y a quelques mois encore, le gouvernement se cantonnait dans sa certitude que le taux de chômage était sous contrôle et qu’il ne fallait pas s’inquiéter des 14% recensés selon lui. Une guéguerre des chiffres avait alors éclaté avec le Haut Commissariat au Plan (HCP) qui les situait à 16%.
Or, il s’avère aujourd’hui qu’avec les chiffres officiels du Haut Commissariat au Plan extraits du recensement général de 2024, les deux parties étaient bien loin du compte puisque ce recensement révèle des résultats très inquiétants en estimant dans son rapport final que pas moins de 21% de la population en âge de travailler est sans emploi. Le désaveu est grave.
Il est utile de rappeler que tous les objectifs fixés par l’exécutif actuel ne seront pas atteints à la fin de son mandat et que ses promesses en matière de création d’emplois ne seront pas tenues. Utile aussi de rappeler le rôle inopérant de l’ANAPEC qui s’avère depuis longtemps être une coquille vide et que sa mission se résume désormais à envoyer des femmes travailler en Espagne dans la culture de fruits rouges. Mais il est inutile de dire que la jeunesse bouillonne.
Le plus inquiétant encore est que le chômage touche aujourd’hui à égalité les mondes urbain et rural, une réalité nouvelle qui met le pays face aux risques d’un exode rural incontrôlable. Comment le gouvernement Akhannouch, à deux années de la fin de son mandat, pourra-t-il redresser la situation en si peu de temps pour se représenter la tête haute devant les électeurs?
Il ne reste plus à cet exécutif que de changer de braquet et de revoir ses priorités en espérant trouver des solutions miraculeuses et surtout cesser de clamer des victoires inexistantes et trompeuses.
Par Jalil Nouri
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