À quelques heures près, la très bonne note de confiance relevée par le cabinet Standard & Poor’s (BBB-/A-3), qui replace le Royaume dans la catégorie enviée Investment Grade et encourage l’investissement extérieur, aurait pu être reportée sine die au regard de la situation délicate des derniers jours, qui a fait trembler le pays et laissé des plaies ouvertes ainsi que des problèmes difficiles à résorber.
Sur le plan économique et financier, l’indice de confiance s’est brusquement dégradé, entraînant une dépression inattendue sur les marchés. À Casablanca, la Bourse a accumulé, en un laps de temps très court, des pertes de plusieurs milliards de dirhams, dans l’attente de voir, en début de semaine, comment elle réagira.
L’alerte a été vive et déterminante pour les cotations, ne laissant aucun répit sur la place, avec des prévisions peu optimistes chez des traders sonnés par les nouvelles de débordements et les développements tragiques dans la rue.
Les banques n’étaient pas en meilleur état après des attaques visant quelques agences — des cas isolés, certes, mais suffisamment graves pour maintenir une tension élevée.
Côté tourisme, les voyagistes n’ont pas attendu l’évolution de la situation pour réviser leurs plans de réservation pour la saison d’hiver. Les professionnels, qui misaient sur la poursuite de l’embellie, ont dû revoir leurs attentes et se concentrent désormais sur des solutions immédiates pour sauver la mise dans les destinations habituées aux records d’arrivées en fin d’année. La fragilité du secteur se voit une nouvelle fois crûment : il demeure dépendant des chocs exogènes et endogènes, comme l’illustrent ces images terribles à Marrakech.
Autre dépendance, celle des circuits commerciaux : à la moindre alerte, ils se retrouvent sens dessus dessous, dans une panique touchant les centres névralgiques, entre préoccupations de sécurité et risques de perte de clientèle.
On est loin d’avoir quantifié l’ensemble des pertes et leurs conséquences.
Par Jalil Nouri