Le Maroc est en alerte maximale depuis quelques jours pour faire face à une invasion de criquets pèlerins, qui ont déjà fait leur apparition sous forme d’essaims dans le Sud-Est du pays. Cela fait craindre une arrivée en masse avec le début du printemps et les vents chauds en provenance de l’extrême Sud, soufflant déjà sur le Royaume.
Sont principalement concernées par cette menace venue de Somalie et d’Érythrée, via le Sahel, la Tunisie et l’Algérie, les régions frontalières avec l’Algérie, comme Mhamid El Ghizlane, Bouarfa, Boudnib, ainsi que celles de Tata, Smara, et plus au nord, Ouarzazate, Zagora, jusqu’à Agadir et, plus haut encore, le nord-est du pays jusqu’à la région de l’Oriental.
Tout ce territoire menacé est sous surveillance étroite et a déjà fait l’objet d’interventions massives d’avions pulvérisateurs de pesticides, afin de bloquer l’avancée d’autres essaims plus importants et en flux continu, susceptibles de tout dévaster sur leur passage : végétations et cultures, laissant derrière eux un vaste paysage de désolation.
Cela n’est pas sans rappeler la dernière invasion massive de criquets en 1988, restée dans les mémoires pour son ampleur et les ravages causés, alors que depuis 1914 — date de la première catastrophe recensée — le Maroc en a connu 33 épisodes similaires.
Aujourd’hui, bien que tout reste à craindre, le Maroc dispose d’un plan anti-criquets bien structuré, avec une flotte d’avions spécialisés et des équipes capables de se déployer rapidement dans toutes les régions pour contenir la progression des insectes et protéger les zones agricoles, notamment celles du Souss-Massa, où les dégâts pourraient être colossaux.
Dans le cadre de ce plan d’urgence, les habitants de la ville de Tata, où les essaims ont fait leur apparition, se sont mobilisés aux côtés des équipes spécialisées pour protéger leurs cultures et leurs ruches d’abeilles.
Il faut savoir que chaque sauterelle a une durée de vie de quelques mois et peut pondre entre 300 et 400 œufs durant cette période.
Par Jalil Nouri
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