Ils sont de plus en plus nombreux à se proclamer « influenceurs » avec seulement quelques dizaines de visiteurs sur leurs pages des réseaux sociaux, se posant tour à tour en redresseurs de torts autoproclamés, en agents de la délation et de la diffamation, ou parfois même en véritables malfaiteurs.
Le monde virtuel dans lequel ils se sont engouffrés est devenu, dans le contexte de l’opinion marocaine, un terrain fertile pour toutes les manipulations et tous les mensonges, au point de semer la zizanie et de provoquer de véritables drames chez des individus et des familles profondément traumatisés.
Les derniers épisodes survenus dans plusieurs villes illustrent l’ampleur de cette dérive : une affaire à Casablanca opposant une prétendue créatrice de contenus à son ancien époux, victime d’une vengeance publique, un autre cas à Tanger, où un adolescent efféminé et sa mère ont été manipulés par un pseudo-influenceur avant de se retrouver confrontés à la justice, et plus récemment encore un scandale à Fès, déclenché par la diffusion d’informations douteuses, mais graves, portant atteinte à la réputation de personnes respectables. Autant d’affaires qui témoignent à la fois de l’étendue des dégâts causés et des premiers efforts amorcés pour freiner ces pratiques.
Les nouveaux articles ajoutés à la loi pour faire face à cette épidémie d’individus sans foi ni morale, prêts à détruire des vies et ne craignant ni la justice divine ni celle des hommes, commencent certes à produire des effets immédiats. Mais cette lutte nécessite du temps, des moyens conséquents et surtout une action permanente de la Sûreté nationale et de la justice, afin de faire face durablement à une dérive désormais largement désavouée et condamnée par la société.
Par Jalil Nouri










Contactez Nous