Le principe en est acquis au Maroc, très prochainement ; restent les textes de loi et leur adoption : les femmes consacrant tout leur temps aux travaux du foyer et ne disposant d’aucun autre revenu seront rémunérées, comme dans d’autres pays, car il s’agit bel et bien d’un travail à temps plein, considéré comme producteur de services, non rémunérés à 90 %.
En effet, 90 % des tâches effectuées au sein de tout foyer ne disposant pas d’aide ménagère sont réalisées par des femmes restant au foyer sans activité extérieure. Ces responsabilités couvrent la prise en charge de la famille, l’éducation des enfants, le soutien aux projets familiaux de manière générale, la cuisine, le nettoyage et, en milieu rural, l’aide aux travaux agricoles et à l’élevage au profit du mari, seul à bénéficier directement des revenus. Autant dire que la situation s’apparente à une véritable injustice sociale qu’il devient urgent de corriger.
Dans son intervention devant le Parlement, la ministre en charge de la Famille, de l’Inclusion sociale et de la Solidarité, Naima Benyahia, a estimé que le débat autour de ce projet est désormais incontournable. Une étude sur l’égalité des sexes au travail réalisée par le HCP a en effet conclu à l’existence d’un très large écart entre les conjoints en matière de temps consacré aux travaux domestiques et aux soins familiaux.
Ces constats renforcent la légitimité des revendications appelant à une meilleure reconnaissance et à un traitement plus équitable de la femme, souvent épuisée par ses lourdes charges quotidiennes au foyer, dont la seule récompense demeure trop souvent de rares gestes de reconnaissance morale.
Le consensus semble aujourd’hui établi quant au principe de ce projet de loi. Reste à savoir si le gouvernement parviendra à concrétiser cette avancée avant la fin de son mandat et à l’inscrire comme une réalisation majeure de son bilan social.
Par Jalil Nouri










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