Nicolas Sarkozy a été notifié de son incarcération à compter du 21 octobre à la prison de la Santé (Paris), dans le cadre du dossier libyen. Condamné à cinq ans de prison ferme avec exécution provisoire, l’ancien président intégrera un établissement emblématique, ouvert en 1867 et entièrement rénové entre 2014 et 2019. Les cellules y sont passées de 7 à 9 m² et l’infrastructure a été modernisée, notamment avec un brouillage des téléphones.
La Santé abrite un “quartier réservé aux personnalités vulnérables” (QPV), aussi appelé QB4, l’un des rares en Île-de-France avec Fleury-Mérogis. Ce secteur compte 18 cellules de 9 m², identiques en taille aux ordinaires, mais avec un régime de protection renforcé. Les détenus dits “sensibles” (élus, artistes, membres des forces de l’ordre) y sont seuls en cellule et leurs déplacements sont systématiquement accompagnés pour des raisons de sécurité.
Chaque cellule du QPV dispose d’une plaque vitrocéramique, d’un réfrigérateur, d’une télévision, de sanitaires avec douche et d’un téléphone fixe. Les appels, limités aux numéros autorisés par un magistrat, sont écoutés. À l’arrivée, un kit (draps, couverture, plateau, couverts, produits sanitaires) est remis. L’établissement accueille environ 800 détenus et prévoit des parloirs spécifiques pour les personnes à l’isolement.
Des anciens détenus médiatisés, comme Patrick Balkany, décrivent un régime de protection strict davantage qu’un privilège : isolement pour éviter les tensions, encadrement constant, et usage restreint des espaces communs. Par contraste avec Fleury-Mérogis, La Santé est souvent jugée plus “familiale” et plus propre, mais la vigilance demeure élevée face aux risques de captations ou de fuites d’images.
Pour Nicolas Sarkozy, la perspective est donc celle d’un régime de détention sécurisé, encadré et scruté, au sein d’un quartier conçu pour limiter l’exposition tout en garantissant des conditions matérielles standards modernisées.