Les images du cortège impressionnant sillonnant la vallée d’Aït Bougamaz, située dans le Haut Atlas et relevant de la province d’Azilal, ont fait la une des réseaux sociaux ces dernières heures. Ce cortège a été perçu comme un exemple très parlant de civisme et de solidarité, d’autant plus que cette vallée est bien connue au niveau international.
Présente dans la littérature et les médias étrangers, et devenue célèbre pour son cadre idyllique grâce au champion mondial français de voile, Titouan Lamazou, cette vallée verdoyante et écologique, devenue un haut lieu de la randonnée et du tourisme rural en montagne, a connu un développement important. Mais, rançon du succès, elle souffre d’un manque d’intérêt du côté marocain, ce qui s’est traduit par une absence d’infrastructures et d’accès en tous genres.
Pour seule réponse, les habitants ont essuyé des interdictions de se développer, dont la dernière – celle de construire leurs habitations de manière traditionnelle sans permis délivré par l’autorité locale – a fait déborder le vase. Devant ces blocages, ils ont fini par organiser une longue marche de plusieurs kilomètres, sous les yeux de la population locale et de résidents étrangers, obtenant finalement une audience avec le gouverneur de la région, inquiet d’une possible propagation de cette colère rurale.
Les manifestants sont repartis vers leur vallée avec la promesse que les choses ne seront plus comme avant et que le gouverneur œuvrera à pousser le gouvernement à accélérer la réalisation des infrastructures et à revoir la question des autorisations de construire. Grâce aux réseaux sociaux, Aït Bougamaz sortira ainsi de son isolement, bénéficiera de ses équipements de base, et l’opinion publique saura désormais la situer sur la carte du Maroc.
Par Jalil Nouri