Alors que les hôpitaux marocains ont un besoin urgent de professionnels de santé, notamment d’un grand nombre d’infirmiers, ces derniers sont de plus en plus nombreux à quitter le pays pour s’installer ailleurs, en quête de meilleures conditions de travail et de vie. Cette « hémorragie » a été soulignée par le médecin et professeur Jaâfar Heikel. La faible valorisation du métier, l’écart important de rémunération entre les médecins et le personnel infirmier, ainsi que les conditions de travail difficiles, sont autant de facteurs qui incitent les infirmiers marocains à quitter le pays. L’Union marocaine du travail (UMT) a également constaté cette tendance, et déplore que de nombreux infirmiers quittent le pays après quelques années d’expérience. Face à cette situation, les autorités marocaines doivent prendre des mesures pour améliorer les conditions de travail et de vie de ces professionnels, afin de les inciter à rester au Maroc.
Comment pallier la pénurie d’infirmiers alors que le Maroc étend la couverture d’assurance-maladie à toute sa population. « Pour réussir ce chantier royal, il faut des hommes et des femmes ! s’exclame Jaâfar Heikel. Il ne suffit pas de mettre de l’argent et des infrastructures. Qui va s’occuper des patients si une bonne partie s’en va ? » Il ajoutera qu’il ne suffit pas de former plus de médecins et d’infirmiers. Il appelle à une bonne planification. « Il faut que le ministère de la Santé nous écoute, qu’il améliore les conditions de travail de ces infirmiers, pour qu’ils se sentent bien ici. Parce qu’immigrer, ce n’est pas un choix facile. S’ils se sentaient mieux ici, ils seraient restés », lance le représentant syndical Zakariae Taabani.