Depuis le début de la semaine, une onde de choc secoue la sphère des réseaux sociaux au Maroc. Des rumeurs persistantes font état de l’envoi de notifications par la Direction Générale des Impôts à l’adresse de nombreux « influenceurs », chaînes propriétaires et créateurs de contenu en ligne. Ces derniers sont sommés de fournir leurs déclarations fiscales et de régulariser leur situation sous peine de recouvrement forcé.
D’après les informations relayées par le journal Assabah, qui cite des sources informées datant de jeudi dernier, une coordination entre la Direction Générale des Impôts et le Bureau de Change a permis d’établir une liste de « célébrités » des réseaux sociaux. Ces influenceurs, possédant des biens à l’étranger et générant d’importants revenus non déclarés, sont dans le collimateur des autorités fiscales pour n’avoir pas acquitté les impôts dus sur ces gains.
Les investigations ont révélé que bon nombre de ces influenceurs possédaient des actifs à l’étranger sans avoir obtenu au préalable l’autorisation requise du Bureau de Change. Ces actifs comprennent la création d’entreprises, l’acquisition de biens immobiliers, l’investissement dans des actifs financiers, ainsi que l’ouverture de comptes bancaires à l’étranger. Les fonds provenant de leur activité en ligne sont utilisés pour des dépenses internationales, sans être déclarés aux autorités fiscales.
Il a été constaté un écart significatif entre les revenus présumés perçus par ces influenceurs et ceux déclarés aux autorités de contrôle financier, pouvant atteindre le double. Cette situation a incité les autorités à approfondir leurs recherches afin de retracer les montants non déclarés.
En coopération avec les organes de contrôle de plusieurs pays, notamment européens, il a été découvert l’existence de comptes secrets appartenant à certains influenceurs. Ces comptes, alimentés par une partie des revenus de leur activité sur les réseaux sociaux, ont été utilisés dans des transactions financières et des investissements, faisant appel à des sociétés de courtage sur les marchés financiers.
Face à cette situation, la Direction Générale des Impôts a adressé plusieurs notifications aux « influenceurs » pour régulariser leur situation fiscale et s’acquitter des impôts dus. Certains d’entre eux perçoivent des revenus mensuels dépassant les 200.000 dirhams, relevant ainsi d’une tranche d’imposition soumise à un taux de retenue de 38%.
Des centaines d’influenceurs ne déclarent pas les revenus qu’ils reçoivent via des transferts d’argent ou des mandats postaux. Certains ignorent les procédures à suivre pour régulariser leur situation fiscale, pensant qu’ils sont exemptés de toute déclaration, tandis que d’autres tentent d’échapper à leurs obligations fiscales.