À écouter le chef du gouvernement lors de sa dernière intervention télévisée, les Marocains auraient toutes les raisons d’être heureux et satisfaits de leurs conditions de vie. Mais sur le terrain, la réalité semble bien différente. Un simple micro-trottoir suffirait à révéler le décalage entre le discours officiel et le ressenti des citoyens.
Cependant, ce type d’approche ne saurait fournir une image complète de l’état du moral des ménages. Les enquêtes menées périodiquement, notamment celles sur la confiance des ménages, donnent un aperçu plus significatif de la situation. Elles montrent une population traversée par le doute, partagée entre espoirs et difficultés quotidiennes.
Seule une enquête nationale du Haut-Commissariat au Plan permettrait de dresser un diagnostic précis. Depuis l’après-Covid, de nombreux observateurs estiment que les Marocains glissent dans une forme de dépression collective, alimentée par l’accumulation de problèmes sociaux : chômage, pression économique, logement, santé et surtout inflation, devenue un déclencheur majeur du mal-être.
Dans ce contexte, le recours au football comme exutoire et vecteur d’unité nationale ne suffit plus à masquer les difficultés du quotidien. Les victoires sportives apportent un bonheur éphémère, mais elles ne remplacent pas des solutions concrètes aux problèmes structurels.
Comme le rappelle l’adage : « L’argent ne fait pas le bonheur, mais il y contribue ». Revoir les politiques salariales, alléger le coût de la vie et redonner du souffle au pouvoir d’achat apparaissent comme des leviers incontournables pour redonner le sourire aux citoyens. À ce prix seulement, le moral des Marocains pourrait réellement retrouver des couleurs.
Par Salma Semmar
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