Les forces de sécurité marocaines sont sur le pied de guerre aux frontières du nord du pays en raison des risques sérieux, en cette fin d’année, de départs collectifs de migrants illégaux.
Des signes de préparation de ces derniers se sont accumulés ces derniers jours, ainsi que des tentatives de traversées du détroit, vouées à l’échec, pour inciter à une mobilisation générale.
Près de 70 migrants, à bord de plusieurs embarcations, ont été repêchés en mer par la marine royale, alors que l’Espagne annonce que, malgré tous les efforts menés avec le Maroc dans la lutte contre l’immigration illégale, 10 000 personnes ont péri en mer au cours de cette seule année 2024. La grande majorité de ces victimes étaient des candidats partis des pays d’Afrique de l’Ouest pour rejoindre les îles Canaries, leur seule porte d’entrée vers l’Espagne, tout en évitant le « rideau de fer » marocain.
Cette veille du réveillon du Nouvel An risque d’être, une fois encore, éprouvante pour les forces de l’ordre marocaines, qui seront sur tous les fronts : à Tanger, Fnideq, Melilla et dans le détroit de Gibraltar. En effet, une opération collective massive de départs coordonnés et de traversées pourrait avoir lieu simultanément pour prendre la garde civile espagnole au dépourvu, en raison de la réduction de ses effectifs durant les fêtes de fin d’année.
Selon des sources parmi les candidats au départ, restant évasifs sur la date et l’heure de cet assaut, cette opération est très probable et dépendra des conditions météorologiques pour la traversée. Le message est clair : le compte à rebours a déjà commencé pour des centaines de candidats qui ont économisé dirham après dirham pour s’offrir cette traversée périlleuse. Quant à ceux qui tenteront de franchir les grillages des frontières, ils n’auront qu’une chance infime de réaliser leur rêve d’une vie meilleure.
Par Jalil Nouri