Rien ne va plus chez les notaires du Maroc, privés ces dernières semaines de fonctionnement, et donc de revenus, après une chute drastique de leur activité causée par l’arrêt de leur plateforme « Tawtik », à l’origine de la paralysie générale du secteur.
Au comble de leur infortune, les notaires se sont également vu interdire toute démarche classique ou physique directe avec la Conservation foncière. Celle-ci a résisté à la cyberattaque des hackers du groupe Jabaroot, téléguidés par l’Algérie, contrairement à la plateforme « Tawtik », unique lien administratif et ombilical avec ladite Conservation foncière.
Désespérés par cette situation et par le blocage pénalisant de leurs flux financiers avec leurs clients ainsi qu’avec les établissements dépositaires de leurs dépôts importants, les notaires ne savent plus à quel saint se vouer. La nouvelle architecture sécuritaire de leur plateforme pourrait, en effet, nécessiter plusieurs mois de travail, prolongeant ainsi l’arrêt de leurs activités.
Autre source de tracas : certains notaires ayant une clientèle composée d’investisseurs et de particuliers étrangers se retrouvent sous pression. Ces derniers, ne comprenant pas la situation inexplicable dans laquelle se trouvent les notaires marocains, exigent la restitution immédiate de leurs fonds bloqués, sous peine d’engager des poursuites devant la justice de leur pays.
Des impératifs de sécurité, après la fuite de données personnelles sensibles de personnalités de premier plan — divulguées par les hackers sur les réseaux sociaux dans le cadre de cette guerre cybernétique — ont poussé les autorités compétentes à mettre en veilleuse la plateforme « Tawtik ». Celle-ci ne sera réactivée qu’une fois dotée d’un système de sécurité infaillible.
Mais les notaires ne comprennent pas pourquoi, ni en vertu de quel droit, ils doivent être privés de leur activité et de leur gagne-pain, sans qu’aucune alternative ne soit envisagée, comme le recours temporaire à l’ancienne procédure non digitale d’enregistrement administratif de leurs actes.
Par Jalil Nouri