Depuis dimanche dernier, cinq enfants, âgés de 5 à 18 mois, sont hospitalisés en urgence au service de chirurgie pédiatrique de l’hôpital universitaire Mohammed VI à Tanger. Ils ont été transférés depuis l’hôpital Mohammed V de Chefchaouen après avoir subi des complications graves à la suite d’une circoncision collective organisée par une association en faveur de familles démunies.
Ces enfants, hospitalisés dans trois chambres adjacentes, souffrent d’infections sévères qui menacent leurs organes génitaux. Les parents, dévastés, expriment leur colère et leur désarroi face à la gravité de la situation. Selon les témoignages recueillis, la situation des enfants est critique. « L’état de mon fils est très grave. Une bactérie a infecté son appareil génital, causant des dommages irréversibles », déclare une mère en larmes. Plusieurs familles réclament justice et appellent à des soins urgents, voire un transfert médical à l’étranger.
D’après les parents des victimes, l’association organisatrice avait initialement convenu avec un chirurgien spécialisé pour effectuer les circoncisions. Cependant, un désaccord sur les prix aurait conduit l’association à faire appel à un autre médecin, un pédiatre sans compétence en chirurgie, ce qui a conduit à la mutilation des enfants. Les familles affirment avoir été trompées sur la qualification du praticien et demandent aujourd’hui que les autorités prennent des mesures rapides pour sauver leurs enfants.
Le Dr Saad Al Andaloussi, professeur assistant en chirurgie pédiatrique et urologique à l’hôpital Mohammed VI, a confirmé que les enfants souffrent d’infections graves survenues après leur circoncision, et que bien qu’ils reçoivent des antibiotiques, leur état reste préoccupant. Selon lui, il est encore trop tôt pour évaluer l’étendue des dommages causés aux organes génitaux tant que les plaies ne sont pas complètement guéries.
Une enquête est en cours pour faire la lumière sur ces faits tragiques et établir les responsabilités de cette opération de circoncision collective qui a pris une tournure dramatique.
C’est l’occasion d’imposer et de généraliser la circoncision gratuite dans les hôpitaux et centres de santé de proximité comme c’est le cas du suivi de la grossesse pour mettre fin aux pratiques proposées par les ONG. Quel malheur pour ces petits et leurs familles.