L’année scolaire au Maroc a été marquée par une transformation majeure : l’instauration de l’apprentissage de l’anglais dès la première année du collège. Cette mesure a relancé le débat sur la place de la langue française dans le pays. Les parents ayant choisi d’inscrire leurs enfants dans des établissements de la mission française se trouvent désormais face à un dilemme. Dans un contexte où le vent souffle en faveur de l’anglais, quel est l’avenir du français au Maroc ?
Le Français : Entre Héritage Colonial et Outil de Communication
L’histoire du français au Maroc est complexe. Certains la considèrent comme un héritage colonial et un outil de l’élite pour dominer la sphère politique et culturelle. D’autres y voient un simple moyen de communication, au même titre que l’anglais ou l’espagnol.
Selon Fouad Bouali, président de la coalition nationale pour la langue arabe, la langue française recule progressivement dans l’espace public marocain. Ce phénomène résulte d’une évolution mondiale où le français est dépassé par d’autres langues, notamment l’anglais et le chinois.
Les Parents en Détresse : Le Choix de l’Éducation
Face à ce changement, les parents ayant choisi les établissements de la mission française sont en détresse. L’investissement dans une éducation francophone, autrefois considéré comme un gage de qualité, est désormais remis en question.
L’introduction de l’anglais dès le collège traduit une volonté officielle de s’orienter vers cette langue. Les parents se sentent alors déconcertés, partagés entre le désir de préserver une tradition francophone et la nécessité de préparer leurs enfants à un monde où l’anglais prédomine.
La Réponse Culturelle
Le rejet récent par les Marocains de films doublés en français n’est pas un acte isolé. Il symbolise une tendance plus large de l’ouverture culturelle et linguistique du pays. Les Marocains, loin de se limiter au français, sont désormais ouverts à toutes les langues, y compris l’anglais et l’espagnol.
Cela peut être vu comme une affirmation de l’identité marocaine, loin de l’héritage colonial. Le français, autrefois imposé, est maintenant considéré comme une des langues parmi d’autres, sans prédominance particulière.
Conclusion
Le Maroc est à un carrefour linguistique. Le choix entre le français et l’anglais ne se limite pas à une question d’éducation, mais touche à l’identité nationale et culturelle du pays.
Les parents, confrontés à cette réalité, doivent faire des choix délicats pour l’avenir de leurs enfants. L’équilibre entre tradition et modernité, entre l’héritage francophone et l’ouverture à d’autres langues, sera au cœur de leurs préoccupations dans les années à venir.