À partir de 2026, les Marocains devront mettre un peu plus la main à la poche pour s’assurer. Selon les prévisions du Projet de Loi de Finances, présenté par le gouvernement, la grille tarifaire des assurances enregistrera une hausse estimée à 1,5 % en moyenne. Une évolution jugée « inévitable » par les autorités comme par les acteurs du secteur, dans un contexte de pressions multiples sur les finances publiques et privées.
Si le secteur des assurances est régulièrement pointé comme l’un des plus rentables de l’économie nationale, force est de constater que ses tarifs sont restés relativement stables ces dernières années. Or, face à la montée des coûts liés à l’énergie, aux salaires et à l’inflation générale du niveau de vie, l’ajustement semblait inévitable.
Du côté des assurés, la nouvelle risque d’être difficile à avaler. Pour une large partie de l’opinion publique, les compagnies d’assurances sont perçues avant tout comme des machines à profits, souvent au détriment des citoyens. Beaucoup estiment que le service rendu est déséquilibré par rapport aux bénéfices accumulés. Les lenteurs dans le traitement des dossiers, le manque de transparence et parfois des pratiques abusives ternissent davantage l’image du secteur.
Les critiques portent également sur la qualité des prestations. Les retards dans les remboursements, le refus injustifié de certains dossiers, ou encore le manque d’accompagnement en cas de sinistre, alimentent la défiance des clients. Les experts estiment qu’avant toute augmentation, un effort significatif doit être entrepris pour restaurer la confiance et améliorer la relation avec les assurés.
Le gouvernement, pour sa part, insiste sur l’objectif de cette révision tarifaire. La hausse des cotisations doit permettre de renforcer le fonds de solidarité contre les catastrophes naturelles, un mécanisme vital pour couvrir les sinistres liés aux séismes, inondations ou autres événements climatiques extrêmes, dont le Maroc a connu plusieurs épisodes récents.
Le Parlement devrait prochainement examiner ce volet du projet de loi de finances. Mais, selon les observateurs, il y a peu de chances que l’augmentation de 1,5 % soit rejetée, compte tenu de sa finalité. Reste à savoir si les compagnies d’assurances, en parallèle, consentiront à réformer leurs pratiques et à améliorer la qualité du service rendu, afin de ne pas creuser davantage le fossé avec leurs clients.
Par Salma Semmar
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