Depuis la fin du mois de Ramadan, les consommateurs dans les épiceries ainsi que les clients des cafés subissent des hausses excessives du prix du café, aussi bien en matière première qu’en service à table. La seule explication avancée, et en partie recevable, est le bond enregistré sur les marchés mondiaux, où le café est devenu une véritable valeur refuge pour les pays exportateurs, notamment en Amérique du Sud — comme le Brésil et la Colombie — mais aussi en Indonésie.
Ces derniers mois, des augmentations successives, parfois de plusieurs dirhams, ont fait de ce produit un bien de moins en moins accessible pour de nombreux ménages. Le paquet de 250 grammes frôle désormais les 30 dirhams pour certaines marques, alors qu’il ne dépassait pas les 20 dirhams il y a encore peu de temps. Pourtant, il demeure indispensable dans de nombreux foyers, désormais résignés face à une inflation généralisée.
Dans les cafés, selon le standing de l’établissement, le prix de la tasse de café noir a connu une hausse de 2 à 4 dirhams, et même jusqu’à 5 dirhams dans les établissements les plus huppés, rien que ces derniers jours.
Pour justifier cette flambée, les cafetiers évoquent l’augmentation du prix du café brut, mais aussi celle des autres intrants : le sucre (ce qui reste à vérifier), ainsi que les charges fixes comme le loyer, l’eau, l’électricité et les salaires (également à vérifier). Toutefois, la seule variable réellement constante dans cette équation semble être la hausse du prix du café lui-même, en tension depuis plusieurs mois à l’échelle mondiale, sans perspective de stabilisation à court terme.
Mais comme souvent, les difficultés des uns profitent aux autres. Ainsi, les petites structures de vente de café à emporter, proposant le petit gobelet à 6 dirhams, connaissent un succès croissant. Ces kiosques se multiplient et s’intègrent progressivement dans les habitudes quotidiennes des Marocains, en quête d’un compromis entre prix et accessibilité.
Par Jalil Nouri
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