Depuis les événements survenus le week-end dernier, opposant des militants d’extrême droite à des membres de la communauté marocaine – fortement présente dans la région agricole de Murcie, au sud de l’Espagne –, le calme n’est toujours pas revenu. Les médias, accourus en masse, restent sur place, redoutant une escalade de violence, d’autant que les assaillants ont lancé un appel aux militants d’autres régions pour venir les rejoindre.
Tout est parti de l’agression d’un retraité espagnol par un travailleur clandestin marocain, un fait divers pris comme prétexte par les groupes fascistes locaux pour déclencher une vague de représailles aveugles contre la communauté marocaine. Malgré un important déploiement des forces de sécurité, constamment sur le qui-vive, une nouvelle mobilisation a été observée du côté des extrémistes issus du parti d’extrême droite Vox. Ces derniers se sont dirigés vers la préfecture pour exiger l’expulsion des Marocains, multipliant les provocations afin de raviver les tensions intercommunautaires.
Des centaines de familles marocaines se retrouvent ainsi prises en otage dans une affaire détournée de son contexte à des fins électoralistes, à l’approche des élections générales que Vox espère remporter en attisant la haine envers les travailleurs étrangers, et particulièrement les Marocains.
Un climat de haine et d’intolérance s’est installé dans cette région à la fois agricole et touristique, poussant les résidents marocains à craindre pour leur sécurité et celle de leurs proches. La situation est d’autant plus préoccupante que les militants d’extrême droite ont appelé à une véritable chasse aux Marocains, recourant à tous les moyens possibles, y compris les plus extrêmes.
Par Jalil Nouri