Ils ne soulèvent pas de trophées, mais les cœurs. Même dans la défaite, les supporters du Wydad brillent par leur ferveur, leur discipline et leur sens du spectacle. Une leçon universelle de passion sportive.
Là où ils passent, ils laissent derrière eux des chants, des sourires… et de l’émerveillement. Qu’il s’agisse de la Coupe du monde au Qatar en 2022 avec les Lions de l’Atlas ou, plus récemment, de la Coupe du monde des clubs aux États-Unis avec leur club fétiche, le Wydad de Casablanca, les supporters marocains marquent les esprits. Même éliminés, même sans victoire sur le terrain, ils sortent grands vainqueurs dans les tribunes, les fan zones et les rues.
Leurs tifos colorés, leurs danses coordonnées et leurs chants entonnés à l’unisson transforment chaque rencontre en une célébration vivante. Déplaçant parfois leurs économies pour accompagner leur équipe, ils font preuve d’une organisation impressionnante, d’une logistique sans faille, et surtout d’un amour inconditionnel du football.
L’admiration est telle que le district de Columbia (Washington D.C.) a officiellement déclaré le 8 mai “journée des fans du Wydad”, saluant leur contribution à la richesse culturelle locale. Une reconnaissance rare et symbolique, qui élève ces supporters au rang d’ambassadeurs culturels du Maroc.
Leur comportement exemplaire, recouverts de drapeaux marocains, entonnant avec fierté l’hymne national, a été salué par les médias américains. À travers eux, c’est l’image d’un Maroc moderne, pacifique et chaleureux qui a été projetée. Dans une époque souvent marquée par les débordements dans les stades, leur discipline et leur créativité deviennent un contre-modèle salutaire.
Derrière cette magie, se cache un travail acharné : coordination via les réseaux sociaux, levées de fonds, conception artistique de tifos et chants, encadrement des déplacements… Autant de compétences qui démontrent une structuration quasi-professionnelle de ces groupes de supporters.
Cette reconnaissance spontanée soulève une question légitime : pourquoi les instances sportives mondiales comme la FIFA ou les Fan Awards ne consacrent-elles pas officiellement ces supporters ? Il est temps d’ériger cette passion en exemple planétaire.
Malgré les défaites et l’élimination de leur équipe, les fans du Wydad n’ont pas déserté les tribunes. Ils ont, au contraire, redoublé d’enthousiasme, offrant une leçon de loyauté que peu d’autres peuvent revendiquer. À l’heure où la culture du résultat l’emporte souvent sur celle de l’amour du maillot, ils nous rappellent que le football, c’est avant tout une histoire de cœur.
Par Salma Semmar