Le Congrès espagnol a officiellement approuvé la suppression des « visas dorés », qui permettaient aux étrangers, y compris les Marocains, d’obtenir un titre de séjour en Espagne en échange d’investissements immobiliers ou commerciaux. Ces visas continueront d’être délivrés cependant jusqu’à l’entrée en vigueur de la nouvelle mesure, permettant ainsi aux investisseurs étrangers de soumettre leurs demandes sous l’ancien cadre légal. Cette période transitoire pourrait entraîner une augmentation des dépôts de dossiers, particulièrement dans le secteur immobilier, avant la mise en application.
Cette décision découle d’un amendement proposé par le groupe parlementaire du Parti socialiste espagnol (PSOE) dans le cadre de la réforme de la loi sur l’efficacité judiciaire. Jeudi, le Congrès a voté en faveur de cette réforme avec 179 voix pour, 169 contre, et aucune abstention. L’amendement supprime plusieurs articles législatifs régissant les visas dorés, notamment ceux relatifs à l’achat de biens immobiliers et aux investissements dans des produits financiers tels que les dépôts bancaires, la dette publique, tels que les dépôts bancaires, la dette publique, les actions, les fonds d’investissement et les projets d’entreprise jugés d’intérêt général. Ces dispositions, désormais abrogées, avaient pour objectif initial d’attirer des capitaux étrangers en échange de facilités de résidence pour les investisseurs.
La fin des visas dorés en Espagne s’inscrit dans une tendance plus large au sein de l’Union européenne, où plusieurs pays réévaluent les programmes similaires en raison de leurs impacts sur les marchés immobiliers locaux. Cette mesure reflète la volonté du gouvernement espagnol de rendre le marché du logement plus accessible à sa population, en limitant les facteurs externes qui contribuent à l’augmentation.
Les experts du secteur immobilier s’attendent à ce que cette suppression ait des répercussions significatives sur les investissements étrangers en Espagne. Toutefois, elle pourrait également ouvrir la voie à des opportunités pour les acheteurs locaux et stabiliser les prix sur le long terme. Les prochaines années seront déterminantes pour évaluer l’efficacité de cette réforme sur le marché immobilier espagnol et son économie globale.
Depuis l’introduction de ces visas en 2013, environ 14 576 ont été accordés, principalement à des ressortissants marocains, chinois, russes, britanniques et américains. Les régions de Barcelone, Madrid, Malaga, Alicante, les îles Baléares et Valence concentrent 90 % des investissements étrangers, d’après Isabel Rodríguez, ministre du Logement et de l’Agenda urbain. Elle a également souligné que ces zones attirent massivement les acheteurs étrangers en raison de leur dynamisme économique, de leur attractivité touristique et de leur qualité de vie, mais que cette concentration contribue à exacerber les tensions sur le marché.
Cependant, ces investissements massifs ont engendré une pression croissante sur le marché immobilier, entraînant une augmentation significative des prix et alimentant la spéculation. Selon Isabel Rodríguez, ministre du Logement, cette situation a particulièrement empré depuis 2022, une année marquée par un doublement du nombre de visas dorés accordés. La suppression de ces visas s’inscrit dans la volonté du gouvernement de freiner ces dynamiques spéculatives et de garantir un accès plus équitable au logement pour la population locale.
Le gouvernement espagnol semble désormais privilégier un modèle économique qui favorise une meilleure régulation du marché immobilier, au détriment des avantages offerts aux investisseurs étrangers. Cette réforme marque un tournant dans la gestion des flux financiers internationaux en Espagne, tout en répondant à des enjeux sociétaux.
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