En Espagne, un tournant politique majeur s’est opéré avec la conclusion d’un accord de coalition entre le Parti Socialiste Espagnol du Premier ministre sortant Pedro Sanchez et la formation de gauche radicale Sumar dirigée par Yolanda Diaz, actuelle ministre du Travail. Après de longues négociations, cette alliance, conclue le mardi 24 octobre, s’avère cruciale pour assurer la reconduction de Sanchez, bien qu’elle dépende encore du ralliement des indépendantistes catalans pour former une majorité gouvernementale solide.
Cet accord, détaillant un programme de gouvernance pour la législature à venir avec quelque 230 mesures réparties sur 48 pages, fait remarquer par son silence sur la question du Sahara marocain. Historiquement soutenu par l’extrême gauche espagnole, le Polisario ressent l’absence de mention de leur cause comme une trahison flagrante et un signe de leur abandon progressif sur l’échiquier politique.
Yolanda Diaz, auparavant ferme dans ses engagements pro-Polisario pendant la campagne électorale, semble avoir cédé à la réalpolitique, ne pouvant ignorer les enjeux stratégiques de l’Espagne. Ce revirement marque une évolution considérable et reflète un pragmatisme croissant, à l’opposé des promesses électoralistes traditionnelles.
Le Polisario, habitué au soutien des forces politiques de gauche, se trouve désormais isolé, traité comme un fardeau dont on cherche à se débarrasser. L’accusation de « complicité » lancée contre Sumar par le Polisario illustre son désarroi face à une Espagne qui s’aligne de plus en plus sur les positions marocaines concernant le Sahara.
La formation d’un gouvernement de gauche en Espagne est presque assurée, avec les socialistes ayant besoin de l’appui des partis indépendantistes pour asseoir leur pouvoir, dans un paysage politique récemment dominé par le PP d’Alberto Nunez Feijoo, arrivé en tête lors des législatives mais incapable de former un gouvernement.