De tous les lieux religieux du royaume qui connaissent une affluence démultipliée pendant le mois sacré du Ramadan, la grande mosquée Hassan II est celle qui accueille chaque soir le plus de fidèles, évalués par milliers, qui s’y retrouvent pour les Tarawih. Certains traversent le pays chaque année pour honorer ce rendez-vous.
Certains d’entre eux viennent de très loin et se pressent devant les portes de la mosquée, bien avant l’heure de la rupture du jeûne, pour obtenir une place au premier rang. Ils ne se plieraient pas à cet exercice s’il n’y avait pas un imam charismatique et un prêche qui électrise les fidèles, les poussant à boire ses paroles sans en manquer une miette. Chaque soir après le Ftour, ils viennent écouter religieusement ses discours.
L’imam Omar Al Kzabri est un habitué de ces veillées religieuses, dont les vidéos ont fait le tour du monde, lui assurant une notoriété dans le monde arabo-islamique et ailleurs. Sa technique unique de s’adresser aux foules fait vibrer les sentiments religieux, jusqu’à pousser les âmes sensibles à l’évanouissement ou aux pleurs, à l’image, comparaison hasardeuse, d’une star de la pop music en concert.
Très souvent, lui-même verse des larmes dans ses discours qu’il vit intensément, s’égosillant, s’époumonant, interpellant l’assistance et perdant parfois la voix dans ses sanglots et ses cris perçants qui glacent même les plus insensibles.
L’imam Omar Al Kzabri, originaire de Marrakech et issu d’une famille de religieux, est un homme aujourd’hui adulé et respecté partout. Il vit sa célébrité internationale avec modestie et reste fidèle à sa mosquée dans un quartier populaire de Casablanca, quand il n’est pas à la mosquée Hassan II pendant le mois sacré du Ramadan ou en déplacement à l’étranger, ce qui est très souvent le cas.
Par Jalil Nouri