On peut ériger des routes, des ports et des tours de verre; on peut parler de croissance et d’infrastructures. Mais si cet élan ne touche pas la chair vive de notre peuple, si la vie quotidienne de nos concitoyens ne se transforme pas en mieux, alors nous n’avons bâti qu’une façade.
C’est en ce sens que je reprends, avec gravité et respect, ces paroles de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, extraites du discours du 29 juillet 2025 :
« Je ne serai pas satisfait, quel que soit le niveau de développement économique et des infrastructures, s’il ne contribue pas concrètement à améliorer les conditions de vie des citoyens. »
Ces mots , empreints de lucidité et de sens de l’État, constituent une orientation claire : le développement n’a de valeur que s’il sert l’humain et renforce la dignité de chaque citoyen.
Depuis Son accession au Trône, Sa Majesté le Roi Mohammed VI que Dieu l’assiste a placé l’inclusion au cœur de Sa vision stratégique, avec la conviction que la force d’une Nation se mesure à sa capacité d’intégrer et de protéger les plus vulnérables.
L’inclusion sociale n’est pas une faveur, c’est un droit. Et pourtant, elle demeure trop souvent prisonnière d’un temps administratif qui s’étire, risquant de fragiliser l’espérance.
Prenons le cas du handicap : un quart des familles marocaines est concerné. Et pourtant, que constatons-nous ? Des lois votées, des décrets publiés, mais dont l’application concrète tarde et les attentes deviennent insupportables pour les familles.
Après huit années d’attente, le décret sur la carte de la personne en situation de handicap (6 février 2025) est enfin paru. Cependant, il n’est pas encore appliqué, faute d’arrêtés précisant les critères, de programmation budgétaire, et de système reliant cette carte à des services effectifs.
Quelques mois plus tard, un second décret (28 juillet 2025) institue des commissions régionales pour la scolarisation des enfants en situation de handicap. Mais là encore, l’absence de moyens et la complexité des procédures menacent d’en limiter la portée.
Enfin, un troisième texte, destiné à réserver un quota dans l’enseignement privé aux élèves issus de familles démunies ou en situation de handicap, a été repoussé. Pourtant, 15 % de places réservées permettraient de scolariser environ 40 000 enfants supplémentaires.
Il y avait ici ,chers lecteurs, trois textes, trois avancées encore suspendues faute d’application.Pendant ce temps, le quotidien des familles reste marqué par l’attente.
Il est urgent -me semble-t-il-de créer un pôle social stratégique et transversal et non un organe bureaucratique supplémentaire, ce serait dans l’idéal une structure centrale regroupant l’ensemble des politiques publiques à vocation sociale, avec une gouvernance claire, une vision unifiée et un financement à la hauteur des ambitions.
Dans ce sens , l’orientation donnée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI constitue un repère fondamental. Par Sa clairvoyance, Sa constance et Son attachement au bien-être de tous les Marocains, le Souverain rappelle que le progrès véritable est celui qui n’exclut personne et que la prospérité nationale se mesure aussi à la solidarité envers les plus fragiles.
Par Paul Mamere