Dans une escalade significative des tensions entre deux puissances nucléaires d’Asie du Sud, l’Inde a annoncé dans la nuit de mardi à mercredi avoir lancé des frappes aériennes contre des infrastructures de militants à l’intérieur du Pakistan et dans la partie du Cachemire sous contrôle pakistanais.
Un communiqué des forces armées indiennes a confirmé avoir « effectué une frappe de précision contre des camps terroristes au Pakistan ». Les autorités militaires ont précisé que « les forces armées indiennes ont lancé une opération ciblant les infrastructures terroristes au Pakistan et au Jammu-et-Cachemire ».
Selon le gouvernement indien, neuf sites ont été visés dans le cadre de cette opération baptisée « Sindoor ». Cette initiative militaire marque une escalade majeure dans les relations déjà tendues entre les deux voisins dotés de l’arme nucléaire.
Operation Sindoor was executed successfully
We all know the significance behind the name 'Sindoor' 🔴#PahalgamTerrorAttack#operationSindoor pic.twitter.com/wyoYXfAbJv
— P R A S H A N T ✪ (@Prashantviews1) May 6, 2025
La situation au Pakistan
Des responsables de la sécurité pakistanaise ont rapporté aux premières heures de mercredi que l’Inde avait tiré des missiles transfrontaliers sur trois sites, dans un contexte de tensions croissantes suite à une attaque menée par des militants dans la partie du Cachemire sous contrôle indien.
Selon trois responsables sécuritaires, s’exprimant sous couvert d’anonymat, les missiles ont frappé des cibles dans la partie pakistanaise du Cachemire ainsi que dans la province du Pendjab, à l’est du pays.
Deux sources ont indiqué à l’agence Reuters qu’un institut religieux dans la ville pakistanaise de Bahawalpur figurait parmi les sites touchés par les frappes indiennes. Un porte-parole de l’armée pakistanaise a affirmé qu' »au moins deux mosquées ont été ciblées lors de l’attaque indienne ».
Une source sécuritaire pakistanaise a fait état d’au moins un enfant tué dans l’attaque et de deux blessés près de Peshawar. Face à cette situation, l’armée pakistanaise a promis de riposter aux frappes indiennes « au moment et à l’endroit » appropriés.
L’attaque de Pahalgam comme déclencheur
Les tensions entre l’Inde et le Pakistan se sont considérablement intensifiées suite à l’attaque perpétrée mardi par des militants à Pahalgam, dans la partie indienne du Cachemire, qui a fait 26 morts.
Bien qu’aucun groupe n’ait revendiqué cette attaque, New Delhi a accusé Islamabad d’en être l’instigateur. Le Pakistan a catégoriquement nié toute implication, demandant une « enquête impartiale » sur les circonstances de cette attaque, la plus meurtrière contre des civils dans cette région à majorité musulmane depuis 2000.
Cette nouvelle escalade militaire entre les deux puissances nucléaires suscite de vives inquiétudes dans la communauté internationale, ravivant les craintes d’un conflit plus large dans une région déjà instable.