Selon Mohamed El Bouhmidi, président de la Fédération Marocaine de l’Industrie et de l’Innovation Pharmaceutiques (FMIIP), la réforme du système de santé et l’extension de la couverture médicale visent à renforcer la souveraineté sanitaire du Maroc. Cela a été déclaré lors de l’ouverture du deuxième colloque national sur la propriété intellectuelle et l’accès aux médicaments à Casablanca.
Au cours des deux dernières décennies, l’industrie pharmaceutique et de la santé a subi une transformation majeure, caractérisée par l’augmentation des unités de production conformes aux normes internationales. Bien que la part de marché de la production locale ait diminué, les producteurs nationaux ont répondu aux besoins de la population en proposant des produits à forte valeur ajoutée à des prix accessibles. Cela inclut des traitements tels que l’insuline, les médicaments contre l’hépatite C et les biosimilaires.
Bouhmidi a souligné le rôle crucial de l’industrie locale pendant la pandémie de COVID-19, évitant ainsi les pénuries de médicaments observées même dans les pays riches. Il a également affirmé que ces progrès sont dus à l’engagement solide des industriels nationaux en matière d’investissement, de prise de risques et de savoir-faire.
Cependant, Bouhmidi insiste sur le fait que l’industrie nationale a besoin du soutien politique de l’État pour surmonter les obstacles réglementaires administratifs et législatifs. L’un de ces défis concerne la propriété intellectuelle, qui joue un rôle crucial pour déterminer le champ d’action des producteurs locaux.
Bouhmidi préconise une révision critique du système de propriété intellectuelle pour le rendre plus adapté à la réalité actuelle du secteur. Il ne suggère pas de rejeter complètement les brevets sur les médicaments, mais plutôt d’évaluer la capacité d’innovation du secteur, de définir des priorités et de tracer des limites pour contribuer à un écosystème favorable, qui reste principalement basé sur la production de génériques.