À l’approche des deux matchs amicaux que disputeront les Lions de l’Atlas face à la Tunisie (6 juin) puis au Bénin (9 juin), au Grand Stade de Fès, l’attention se porte sur la ligne défensive de l’équipe nationale, encore loin d’avoir trouvé sa formule idéale. Walid Regragui se retrouve une fois de plus face à un casse-tête tactique, à l’image d’un secteur défensif miné depuis plusieurs mois par les blessures, les absences et une rotation constante.
Depuis l’épopée du Mondial 2022, le sélectionneur national peine à poser les fondations d’une arrière-garde stable. Pour ce rassemblement de juin, il devra composer sans plusieurs titulaires en puissance, retenus par leurs clubs pour la Coupe du Monde des Clubs aux États-Unis. Parmi eux, Jamal Harkass (Wydad), Achraf Dari (Al Ahly), et potentiellement d’autres comme Brahim Diaz (Real Madrid), Achraf Hakimi (PSG) ou encore Yassine Bounou (Al Hilal).
Une base incertaine, des profils à tester
Malgré son statut de pilier défensif, Nayef Aguerd n’échappe pas aux interrogations. S’il a été l’un des joueurs les plus utilisés cette saison avec la Real Sociedad, sa fin d’exercice laisse planer le doute : un seul match disputé sur les huit dernières journées de Liga. Le staff marocain espère qu’il retrouvera rapidement ses repères.
À ses côtés, Jawad El Yamiq reste une option fiable. Solide en Arabie saoudite, il affiche 24 apparitions avec Al Wehda et une expérience internationale rassurante, bien qu’il semble désormais plus utile comme doublure que comme titulaire.
Noussair Mazraoui, de son côté, s’impose comme un joker de luxe. Utilisé à tous les postes par Manchester United — des ailes à l’axe en passant par le milieu —, il pourrait bien être repositionné au centre d’une défense à trois, une option que Regragui teste depuis plusieurs mois.
Les jeunes à la porte de la Tanière
En l’absence de plusieurs cadres, ce sont de nouveaux noms qui pourraient tirer leur épingle du jeu. Yahya Ben Khalak, révélation du FUS de Rabat, a livré une saison pleine en Botola et incarne le renouveau possible. Avec ses 1m91, sa lecture du jeu et sa présence dans les duels, il coche de nombreuses cases pour intégrer progressivement l’équipe nationale.
Même dynamique pour Omar El Hilali, qui monte en puissance à l’Espanyol Barcelone. Jeune, rapide, technique et mature, il a les arguments pour bousculer la hiérarchie sur le flanc droit, voire s’installer à terme dans une défense centrale moderne.
Autre possible revenant : Adam Masina. Longtemps éloigné des terrains, le joueur de l’Udinese semble sur le chemin du retour. S’il affiche une forme satisfaisante, sa polyvalence et son expérience seront précieuses.
Une opportunité déguisée ?
Pour l’analyste sportif Abderrahim Ouchrif, ces absences doivent être perçues comme une chance. « C’est l’occasion idéale pour élargir la base de l’effectif, bâtir une profondeur de banc crédible, et tester des profils nouveaux. La CAN approche, et Regragui doit pouvoir compter sur des doublures sûres. »
La liste des joueurs retenus sera dévoilée mardi prochain lors d’une conférence de presse du sélectionneur national qui aura lieu à 11 heures au Complexe Mohammed VI de football. En attendant, l’ossature défensive reste un chantier ouvert… à construire dans l’urgence.
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