Selon Hespress, l’Office des changes a lancé une mission de vérification d’envergure sur la qualité et la conformité des transferts financiers effectués par des investisseurs marocains vers plusieurs pays africains, notamment en Afrique centrale et de l’Ouest. Cette opération intervient après la détection de soupçons de manipulations dans des documents liés à des marchés et des investissements transfrontaliers.
Trois entreprises ciblées
Les contrôleurs se sont concentrés sur les déclarations déposées par trois sociétés marocaines opérant dans des secteurs variés, allant du BTP aux technologies modernes, en passant par les solutions de paiement et le conseil financier. Les justificatifs liés à des marchés de travaux et de services ont été minutieusement examinés, certains présentant des contradictions entre les montants réglés et ceux soumis pour autorisation de transfert.
Une entreprise spécialisée dans le conseil technique et l’ingénierie du BTP a notamment été invitée à fournir des explications sur des retards inexpliqués dans la domiciliation de bénéfices issus d’investissements, dont certains remontent à 2021.
Des flux financiers douteux
Les vérificateurs ont identifié des anomalies portant sur plus de 800 millions de dirhams de transferts, dont 94 millions de bénéfices non domiciliés. Ces constats renforcent leurs doutes, d’autant que des informations d’organismes de contrôle internationaux évoquent des transferts opérés par des hommes d’affaires marocains vers des paradis fiscaux via des sociétés offshore.
Un cadre réglementaire renforcé
Pour mener à bien leur enquête, les contrôleurs se sont appuyés sur les données de la Direction des impôts et sur leur droit d’accès aux comptes bancaires, tout en sollicitant des informations auprès de groupes bancaires présents en Afrique. Leur objectif est de vérifier le respect de la réglementation, qui interdit le dépôt des revenus issus d’investissements marocains dans des comptes à l’étranger.
Il convient de rappeler qu’en 2022, l’Office des changes avait relevé le plafond des transferts autorisés à 200 millions de dirhams par an, supprimant les restrictions liées à la destination des projets, une mesure qui visait à encourager l’expansion des entreprises marocaines à l’international.
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