L’étau se resserre de plus en plus sur toutes les personnes vivant au Maroc et possédant des biens à l’étranger, notamment des biens immobiliers non déclarés, après des années de laxisme.
L’Office des changes a, pour la première fois, envoyé des mises en demeure aux concernés par cette situation, avant de passer à d’autres actions drastiques, conformément aux accords passés avec les administrations de plusieurs pays.
Ce premier pas a récemment concerné des pays européens comme l’Espagne et la France, ainsi que les Émirats arabes unis, qui ont transmis aux autorités marocaines des données détaillées sur des listes de ressortissants marocains ayant acquis des biens immobiliers sur leur territoire ces dernières années, sans en déclarer l’acquisition.
Il s’agit là d’une mesure exceptionnelle, la première du genre, qui en annonce d’autres à venir. Elle vise à connaître l’origine des fonds ayant permis ces achats de propriétés, ainsi que les transactions et facilitations entourant ces investissements.
Cette première mesure a également pour objectif de déterminer quand et comment l’argent a quitté le pays, sous forme de devises étrangères, sans être déclaré, en violation des règles en vigueur. Les autorités comparent ainsi les dates de sortie du territoire aux retraits effectués auprès des banques.
Cette opération de traçabilité permet enfin d’identifier les circuits de blanchiment d’argent provenant du trafic de drogue et d’autres activités liées au crime organisé.
Cette vaste opération, qui profitera également aux administrations des pays étrangers impliqués, promet bien des surprises, en dépit de la discrétion qui l’entoure. Cependant, les Marocains savent désormais qu’elle a déjà commencé, avec cette traque qui donnera des cauchemars à plus d’un fraudeur.
Par Jalil Nouri
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L’office des changes a bien dormi durant des années pour se réveiller ! !!