Qu’on ne s’y trompe pas, les enseignants n’ont pas uniquement les vacances en tête, mais pensent en cette période à leur carrière et à leurs avantages sociaux, afin d’en discuter avec le ministre de tutelle, Mohammed Saad Berrada, durant cet été.
Ironiquement, au lieu de préparer la rentrée scolaire en abordant les contenus pédagogiques, les manuels, les conditions d’exercice, les équipements dans les écoles et l’amélioration du système d’enseignement, les deux parties ont consacré leurs rencontres et échanges aux conditions matérielles, sous couvert de la « continuité du dialogue social ». Il faut donc se résigner à voir les revendications salariales l’emporter sur les préoccupations liées à la scolarité et à l’avenir des enfants du primaire et du secondaire.
En plus des revalorisations salariales, les cinq syndicats du secteur de l’éducation nationale n’ont, pour l’heure, qu’un seul objectif : pousser le ministère de tutelle à mettre la main à la poche et garantir à leurs adhérents des revenus plus confortables, avant même de parler de leur mission ou des moyens à mettre en œuvre pour améliorer un enseignement qui s’enfonce dans un long tunnel toujours plus sombre.
Pour avancer dans ces négociations d’avant-rentrée, et selon leurs conditions, les syndicats exigent notamment le versement d’une prime d’éloignement de 5 000 dirhams, l’intégration des catégories encore en attente, l’application du statut particulier des fonctionnaires du ministère avec tous ses avantages, ainsi qu’une amélioration prochaine de la rémunération de toutes les catégories de personnel, accompagnée d’un aménagement des horaires de travail.
Avec un tel cahier de revendications, assorti d’un échéancier aussi serré, on peut déjà parier sur de nouveaux bras de fer et sur des grèves dès la prochaine année scolaire. Tant pis pour les perturbations et les retards dans les programmes.
Par Jalil Nouri