Dans un rapport alarmant publié ce vendredi, les Nations Unies ont exprimé leur vive inquiétude face à l’escalade des arrestations et des procès visant les défenseurs des droits humains en Algérie. Selon Marie Lawlor, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des défenseurs des droits de l’homme, les autorités algériennes utilisent des lois ambiguës pour criminaliser toute forme de contestation pacifique.
Une justice au service de la répression
Parmi les cas emblématiques dénoncés, celui du journaliste Merzouk Touati illustre l’acharnement du régime contre les voix dissidentes. Arrêté à trois reprises depuis 2024, il aurait subi des tortures physiques et psychologiques durant sa détention.
D’autres activistes, comme Tewfik Bellala, Sofiane Wali et Omar Boussak, sont incarcérés sous des accusations fallacieuses, notamment « publication de fausses informations portant atteinte à la sécurité de l’État » ou encore « incitation à un rassemblement non armé ». Des charges qui, selon l’ONU, ne sont qu’un prétexte pour faire taire toute opposition.
Une répression méthodique orchestrée par El Mouradia
Le pouvoir militaire algérien, à travers El Mouradia, ne tolère aucune dissidence, notamment dans le secteur du journalisme. Tout journaliste exprimant une position différente de celle du régime est systématiquement poursuivi, emprisonné ou contraint à l’exil.
C’est le cas de nombreux journalistes algériens réfugiés en France, condamnés à mort par contumace pour avoir osé critiquer le régime. Parmi eux, Abdou Semmar, figure de la presse indépendante, incarne la persécution extrême menée contre ceux qui refusent de se soumettre à la ligne imposée par le pouvoir.
Une société civile muselée
L’ONU a également mis en lumière les intimidations subies par les organisations de défense des droits humains, à l’image de la « Groupe des familles de disparus », active depuis la décennie noire. Non seulement leurs événements sont interdits, mais leurs membres subissent harcèlement et menaces.
Dans un appel solennel, Marie Lawlor exhorte l’Algérie à respecter ses engagements internationaux en matière de droits humains et à mettre un terme aux persécutions systématiques contre les journalistes et les militants.
L’Algérie sous les kabbalistes : un régime en dérive autoritaire
Sous le règne du pouvoir militaire, l’Algérie glisse dangereusement vers un régime de plus en plus autoritaire. La multiplication des procès politiques et des arrestations arbitraires prouve que la stratégie du régime est de neutraliser toute opposition par la peur et la répression.
Alors que la communauté internationale observe avec inquiétude cette dérive répressive, les voix libres en Algérie se font de plus en plus rares, étouffées par une machine judiciaire soumise aux ordres d’El Mouradia.