L’Organisation des Nations Unies (ONU) a exprimé sa position après le soutien de la France au plan d’autonomie sous souveraineté marocaine comme unique solution au conflit du Sahara. Stéphane Dujarric, porte-parole de l’ONU, a affirmé lors d’une conférence de presse mardi dernier que l’ONU continuerait à déployer ses efforts conformément aux résolutions du Conseil de sécurité.
Cette déclaration intervient en réponse à une question sur l’impact du soutien français sur les efforts de l’ONU dans le dossier du Sahara marocain. Avec l’ajout de la France, la carte des partisans de la souveraineté marocaine dans les provinces du Sud au sein du Conseil de sécurité s’élargit, comptant désormais deux membres permanents, les États-Unis et la France. De plus, la Chine et la Grande-Bretagne ont exprimé un soutien initial au plan d’autonomie, tandis que la Russie adopte une position de neutralité positive.
Cette mise à jour de la carte des soutiens survient en l’absence de signes indiquant que Staffan de Mistura, l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU, organise une série de négociations entre les quatre parties au conflit (Algérie, Maroc, Front Polisario et Mauritanie). De Mistura n’a pas été vu publiquement depuis qu’il a présenté un briefing sur les développements du dossier du Sahara lors d’une session à huis clos du Conseil de sécurité en avril dernier.
L’analyste et écrivain politique Lahcen Boujemaa a noté que les indications initiales montrent que le dossier du Sahara est entré dans une phase décisive, avec les puissances du Conseil de sécurité limitant progressivement les solutions au plan d’autonomie. Boujemaa a déclaré à Hespress que la réponse de l’ONU au soutien français à la souveraineté marocaine est logique et alignée avec les résolutions du Conseil de sécurité, qui seront naturellement influencées par la présence de partisans de la souveraineté marocaine.
Boujemaa a ajouté que le plan d’autonomie existe depuis 2007, mais que sa mise en œuvre a été entravée par le refus de l’Algérie. Avec l’entrée de la France dans le cercle des soutiens à la souveraineté marocaine, le terrain pour la mise en œuvre du plan pourrait se préparer plus rapidement.
Quant à l’absence continue d’indications sur la tenue de négociations par de Mistura entre les quatre parties, Boujemaa prévoit que de nouvelles séries de discussions pourraient commencer dans les semaines à venir, avant le rapport du Secrétaire général et la décision du Conseil de sécurité. L’absence de de Mistura depuis son briefing suggère qu’il cherche une nouvelle méthodologie pour dialoguer avec les parties concernées.
Dans un tour avant son briefing devant le Conseil de sécurité en avril, de Mistura a écouté trois conditions de la part du Maroc : aucune solution politique en dehors des tables rondes fixées par l’ONU avec une participation complète de l’Algérie ; aucune solution en dehors de l’initiative marocaine d’autonomie ; et aucune discussion sérieuse tant que le cessez-le-feu est violé quotidiennement par les milices du Front Polisario.
Dans un message adressé mercredi dernier au président français Emmanuel Macron après le soutien de la France à la souveraineté marocaine, le roi Mohammed VI a exprimé : « Grâce à l’évolution significative de la position française et à votre ferme détermination à agir en conséquence aux niveaux national et international, nos deux pays pourront travailler ensemble pour parvenir à une solution qui respecte pleinement, dans le cadre des résolutions de l’ONU, la souveraineté du Maroc sur son Sahara. »
Moussa El Maliki, professeur et chercheur en géostratégie à l’Université Mohammed V de Rabat, a souligné l’importance du soutien français en raison de son statut de membre permanent du Conseil de sécurité. Il a noté que la France est le deuxième pays après les États-Unis à soutenir la marocanité du Sahara au sein du Conseil de sécurité. La majorité des membres du Conseil de sécurité ont des positions favorables au Maroc, et certains, comme la Grande-Bretagne, sont susceptibles de rejoindre la France et les États-Unis dans leur soutien.
El Maliki a également indiqué que la Chine et la Russie sont des pays avec lesquels le Maroc s’accorde sur l’intégrité territoriale, surtout Pékin qui rejette la logique de la séparation. Toutes ces indications contribuent à orienter le conflit vers une solution respectant la souveraineté marocaine, dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité.