La réélection de Donald Trump à la présidence des États-Unis marque un tournant incertain pour l’Ukraine. Volodymyr Zelensky, président ukrainien, a rapidement félicité Trump, espérant que cette victoire pourrait se rapprocher de son pays de la paix. Trump a affirmé qu’il pourrait mettre fin à la guerre en Ukraine « en 24 heures », une promesse qui, pour Roger Housen, expert en défense, relève davantage d’un slogan.
Cette position, visant à mettre un terme au soutien militaire américain, inquiète particulièrement Kiev. En effet, l’aide américaine à l’Ukraine dépasse la simple fourniture d’armes : elle comprend des renseignements stratégiques indispensables aux opérations militaires. La réduction de cette assistance affaiblirait considérablement la défense ukrainienne, notamment la protection contre les frappes de missiles sur les grandes villes. Roger Housen estime qu’une telle réduction de soutien américain pousserait l’Ukraine à envisager sérieusement des négociations avec la Russie, faute de moyens suffisants pour poursuivre efficacement l
De plus, la possibilité que l’Europe compense la perte du soutien américain semble peu probable. Les divergences internes au sein de l’Union européenne – avec des pays comme la Hongrie, la Slovaquie, l’Italie et l’Espagne hésitent à renforcer leur soutien – augmentent considérablement les chances d’un soutien militaire équivalent. Ainsi, l’Ukraine pourrait faire face à une pression croissante pour envisager des négociations de paix avec la Russie, faute de moyens suffisants pour continuer la résistance avec la même intensité. En l’absence d’une aide comparable à celle des États-Unis, les capacités de défense de l’Ukraine risquent de s’affaiblir, ce qui pourrait forcer Kiev à reconsidérer ses options diplomatiques pour éviter un isolement militaire et stratégique.
L’approche de Trump contraste nettement avec celle de Joe Biden, qui voyait la sécurité de l’Europe comme une responsabilité partagée avec les États-Unis. Trump, en revanche, est guidé par un principe pragmatique : si l’aide coûte plus qu’elle ne rapporte aux intérêts américains, il laissera l’Europe « se débrouiller seule ». Ce changement de paradigme pourrait bien marquer un recul de l’influence américaine en Europe, avec des répercussions incertaines pour l’avenir de l’Ukraine et la stabilité régionale.
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