Lors d’une rencontre avec le ministre de l’Inclusion économique, de la Petite entreprise, de l’Emploi et des Compétences, Youness Sekkouri, tenue le 31 décembre 2024, l’Union marocaine du travail (UMT) a réaffirmé son rejet catégorique de la version actuelle du projet de loi organique n°15-97. Ce texte, adopté par la Chambre des représentants le 24 décembre 2024, est vivement critiqué par la centrale syndicale qui dénonce un processus législatif jugé unilatéral et des dispositions perçues comme répressives.
Dans un communiqué publié à l’issue de cette réunion, l’UMT a rappelé ses nombreuses propositions présentées dans un mémorandum transmis au gouvernement le 23 novembre 2024. Ce document met en lumière les lacunes du projet de loi et propose des alternatives visant à garantir un exercice équitable et respectueux du droit de grève.
La centrale syndicale pointe du doigt l’approche adoptée par le gouvernement, qu’elle qualifie de non concertée, en contradiction avec les engagements pris lors de l’accord de dialogue social d’avril 2022 et le Pacte pour l’institutionnalisation du dialogue social signé en avril 2023.
L’UMT dénonce plusieurs aspects problématiques de ce projet de loi. Elle critique notamment les sanctions financières élevées prévues, qu’elle juge dissuasives et répressives, ainsi que des procédures complexes pour la déclaration des grèves. Selon l’organisation, ces restrictions risquent de limiter considérablement l’exercice d’un droit constitutionnel et humain.
Le syndicat souligne également l’introduction de dispositions visant à criminaliser certains types de grèves. Cette démarche, selon l’UMT, représente une menace pour la liberté d’expression et d’action syndicale.
En se référant aux conventions internationales, notamment celles de l’Organisation internationale du travail (OIT), l’UMT rappelle que le droit de grève est une composante essentielle des libertés fondamentales, reconnue pour protéger les droits des travailleurs et améliorer leurs conditions de travail.
L’UMT appelle le gouvernement à revoir sa copie et à s’aligner sur les engagements pris lors des précédentes concertations sociales. Elle insiste sur l’importance de préserver le droit de grève comme outil de défense des droits des salariés, tout en veillant à garantir un cadre législatif qui protège réellement ce droit.
Pour l’UMT, il est impératif que toute législation relative au droit de grève reflète un consensus entre toutes les parties prenantes et respecte les normes internationales en matière de travail et de droits humains.
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