Une crise diplomatique majeure vient d’éclater entre l’Algérie et trois pays du Sahel. Ce dimanche, le Mali a accusé son voisin algérien d’avoir abattu un drone lui appartenant qui effectuait une mission de reconnaissance près de la frontière entre les deux pays, un incident qui exacerbe les tensions déjà existantes entre les parties.
Cette accusation a été formulée dans un communiqué officiel lu par le ministre malien de la Sécurité sur la télévision publique, qualifiant l’incident de « violation injustifiée » de la souveraineté malienne.
🇲🇱 🇩🇿 ALERTE | Le #Mali détruit l’#Algérie et annonce porter plainte contre le « parrain et exportateur du terrorisme » devant les instances internationales.
L’armée déclare que son #drone a bien été abattu au Mali, à 10km de l’Algérie et non en Algérie comme l’affirme l’#ANP. pic.twitter.com/vmKxbgh95t
— La Revue Afrique (@larevueafrique) April 6, 2025
Dans un développement significatif, le Mali, accompagné de ses alliés régionaux, le Burkina Faso et le Niger, ont annoncé le rappel de leurs ambassadeurs d’Algérie pour consultation. Cette décision, communiquée dans une déclaration conjointe publiée le même jour, reflète l’ampleur des tensions diplomatiques générées par cet incident.
De son côté, le ministère algérien de la Défense a confirmé que les forces armées algériennes avaient intercepté et détruit, samedi, un drone de reconnaissance armé qui avait pénétré dans l’espace aérien national près de la zone de Tinzaouatine, située dans la sixième région militaire au sud du pays, à proximité de la frontière malienne.
Le communiqué précise que l’abattage du drone a été possible grâce aux systèmes de surveillance avancés dont dispose l’armée algérienne, qui ont permis de détecter la menace et d’y répondre avec rapidité et précision.
Le ministère a ajouté que « le drone a été abattu avant qu’il ne puisse accomplir sa mission », sans révéler l’identité de la partie qui l’a lancé ou le pays propriétaire.
Cet incident est le premier du genre où l’Algérie annonce avoir abattu un drone près de sa frontière avec le Mali, dans un contexte d’escalade des tensions sécuritaires et politiques dans la région sahélienne, où les défis liés au terrorisme et aux influences régionales et internationales ne cessent de croître.
Jusqu’à présent, aucun commentaire officiel n’a été émis par l’Algérie concernant les accusations maliennes, tandis que les cercles diplomatiques attendent avec impatience l’évolution de la situation, particulièrement dans le contexte de l’alliance du Mali avec le Burkina Faso et le Niger, et du retrait progressif de ces pays des regroupements traditionnels comme la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Cette nouvelle crise intervient dans un contexte régional déjà tendu, marqué par des changements géopolitiques significatifs et des enjeux sécuritaires complexes qui redéfinissent les relations entre les pays du Maghreb et du Sahel.